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Hautes-Alpes : « Tous Migrants » dénonce des pratiques « humiliantes » à la frontière

SOCIÉTÉ / Le collectif organisait ce lundi son assemblée générale ce lundi dans le Briançonnais

 

- Hautes-Alpes - 

 

« Tous Migrants » en appelle aux volontaires. Le mouvement citoyen né en septembre 2015 autour du drame humanitaire des migrants en Europe tenait son assemblée générale ce lundi dans le Briançonnais. Et l’urgence de la situation migratoire pointe encore pour les membres.

 

« Ce n’est pas la misère du monde qui frappe à notre porte, mais des personnes pleines de ressources et de motivations qui cherchent la paix et un avenir possible », Tous Migrants 

 

Alors que sur les bancs de l’Assemblée Nationale le débat portait la semaine dernière sur les mesures décidées par le gouvernement quant à la politique migratoire, certains regrettant un durcissement, le collectif poursuit son action. Et dresse un bilan dans le Briançonnais. Seul infléchissement qu’il veut bien concéder : depuis l’automne 2018, les personnes se déclarant mineures « ne sont plus systématiquement renvoyées en Italie, mais plus souvent confiées au département ». En 2019, selon les services du Conseil Départemental, 549 mineurs ont été enregistrés contre 2.401 en 2018. Il faut souligner que, selon les chiffres préfectoraux, 213 places sont disponibles pour mettre à l’abri les mineurs isolés dans le département, dont 155 financées par l’État. Des évolutions à la marge sont possibles en fonction des besoins. Mais le problème, selon « Tous Migrants », relève de la reconnaissance de minorité qui est une exception.

 

Une population qui se vulnérabilise

Le collectif de citoyens s’inquiète également d’un changement de la population d’exilés, elle s’est diversifiée, vulnérabilisée également avec l’arrivée de femmes, de très jeunes enfants, de personnes blessées ou malades. Une année 2019 qui s’est aussi qualifiée par une baisse importante des arrivées, 1.477 personnes accueillies fin août contre 3.587 en 2018. Les non-admissions à la frontière sont à la baisse également, - 50 % selon la préfecture des Hautes-Alpes. 7.128 personnes se sont vues refuser leur entrée à la frontière depuis janvier 2016, dont 3.587 en 2018 et 1.326 pour cette année 2019. Une diminution qui n’est pas un bon signe, selon « Tous Migrants », qui avance toujours une « traque des personnes d’apparences étrangère » de la part des forces de police. Si certains désapprouvent ce genre de pratiques, d’autres adopteraient des comportements violents, humiliants, certains dépouilleraient même l’argent des exilés selon le collectif. Autant de comportement qui justifie selon lui l’organisation de maraudes.

 

C. Michard