Hautes-Alpes : « avec la réforme chômage, certains saisonniers ne seront plus indemnisés »

ÉCONOMIE / Jean-Claude Eyraud, président de l'UDESS 05, interpelle les parlementaires

 

- Hautes-Alpes - 

 

« La réforme chômage va aggraver la situation des saisonniers et celle du tourisme social », l’inquiétude pointe chez Jean-Claude Eyraud. Le président de l’Union Départementale de l’Économie Sociale et Solidaire dans les Hautes-Alpes était l’invité du « 8:30 » ce matin sur Alpes 1, alors qu’il interpelle les parlementaires des Hautes-Alpes.

 

Que dit la réforme ?

Avec des calculs mis en application au 1er novembre prochain, le gouvernement entend faire baisser de 150.000 à 200.000 le nombre de demandeurs d’emplois d’ici 2021 en combattant les contrats courts, en instaurant une taxe sur les CDD dits d’usage, en révisant les règles de calcul pour les indemnisations afin de ne plus décourager le travail à temps plein. Mais selon Jean-Claude Eyraud, la grande oubliée de l’équation, c’est la saisonnalité, « elle n’a pas été prise en compte. Une fois de plus, le gouvernement est aveugle à la spécificité des départements de montagne qui ne peuvent pas vivre s’il n’y a pas de saisonnalité ».

 

« Certains saisonniers ne sont plus du tout indemnisés », J.-C. Eyraud

 

L’accès au droit au chômage se complexifie. Si jusque-là, le saisonnier devait travailler 4 mois sur les 28 derniers mois pour ouvrir ses droits à l’indemnisation, désormais c’est 6 mois. À partir du 1er novembre, les droits rechargeables vont disparaître de fait. Il faudra désormais travailler 6 mois pour recharger les droits contre 1 mois actuellement. « Il va y avoir des trous dans la raquette, des saisonniers ne seront plus indemnisés. Pour ceux qui ont plus de 25 ans, ils se retrouveront au RSA. Pour ceux qui ont moins, ils n’auront rien ». Jean-Claude Eyraud se tourne vers les parlementaires, mais aussi Pôle Emploi afin de demander une étude d’impact sur le chômage saisonnier, « une étude a été réalisée par Pôle Emploi au niveau national et elle alerte le gouvernement en disant que la moitié des demandeurs d’emplois ne seront plus indemnisés ». À l’avenir, le président de l’UDESS craint tout simplement pour l’activité économique du département, « sans les salariés saisonniers, l’activité touristique en haute saison ne peut pas fonctionner. Déjà que les employeurs se plaignent de ne pas trouver de salariés, cela va aggraver la situation ».

 

C. Michard