- Hautes-Alpes -
Les lacs d’altitude sont-ils eux aussi touchés par la pollution plastique ? Alors que l’on parle de plus en plus des microplastiques retrouvés dans les océans, des chercheurs se sont penchés les 19 et 20 juin dernier sur plusieurs lacs sentinelles des Alpes, situés à plus de 2.000 mètres d’altitude. Des scientifiques de l’Université de Savoie-Mont-Blanc, de l’Université de Paris-Créteil, des plongeurs spécialisés se sont ainsi retrouvés sur les bords du lac Muzelle dans les Écrins, afin de ratisser la surface et filtrer un volume d’eau conséquent. Ils recherchent notamment des particules très fines, de la taille d’un cheveu.
Le lac Muzelle, site pilote pour le programme « Plastilac »
Actuellement, les données sur la pollution des microplastiques en eaux douces sont peu fournies. L’association Aqualti a donc lancé le programme « Plastilac » et coordonne ces explorations, qui s’installent notamment dans les Écrins puisque le lac Muzelle fait partie des sites pilotes.
Ainsi, les 19 et 20 juin dernier, les chercheurs se sont retrouvés sur les bords de l’étendue afin de monter leur « mantamaran », il s’agit de deux kayaks reliés par un cadre métallique permettant de trainer un filet à mailles très fines. La surface du lac a donc été ratissée afin de filtrer un volume d’eau conséquent à la recherche de particules très fines, de la taille d’un cheveu.
© Parc des Écrins
Les premiers résultats connus à la fin de l’année
Les analyses des échantillons, réalisées en laboratoire (LEESU - Paris Est Créteil) feront la distinction entre les fibres naturelles et plastiques, permettront d'identifier les polymères et de les comptabiliser. En fonction des résultats, d’autres études pourraient être définies sur ces sites, voire d’autres lacs du réseau sentinelles. Les mesures doivent permettre de quantifier le stock présent dans la colonne d’eau, susceptible d’impacter les organismes aquatiques.
© Parc des Écrins : Un certain nombre de sédiments ont été prélevés sur trois zones du lac par les plongeurs
Ce n’est pas la première fois que le lac de la Muzelle fait l’objet de recherches, il avait déjà donné lieu à un étude sur la contamination aux polluants organiques persistants. Des traces de PCB avaient notamment été retrouvées.
C. Michard