Hautes-Alpes : des professeurs muselés contre les réformes de l’Éducation

ÉDUCATION / Alors que les épreuves du baccalauréat s’ouvraient ce lundi avec le traditionnel écrit de philosophie, le stress des examens était enflé pour certains lycéens par l’angoisse d’une grève de la surveillance et des corrections.

 

- Hautes-Alpes - 

 

Alors que les épreuves du baccalauréat s’ouvraient ce lundi avec le traditionnel écrit de philosophie, le stress des examens était enflé pour certains lycéens par l’angoisse d’une grève de la surveillance et des corrections. Dans les Hautes-Alpes, l’intersyndicale appelait au rassemblement à Gap.

 

« Sois prof et tais-toi »

La mobilisation est symbolique devant les portes du lycée Dominique Villars à Gap. Alors que les lycéens entrent dans l’établissement, certains se préparant à bûcher toute la matinée sur l’épreuve de philosophie pour le baccalauréat, un peu plus d’une dizaine d’enseignants sont mobilisés sur le parvis. Bras dans le dos, bâillonnés, et une pancarte « Sois prof et tais toi ». Car la profession se dit muselée, Joël Brochier, co-secrétaire de SUD Education Hautes-Alpes ironise de la situation sous forme d’énoncé de bac.

 

Ce sont les différentes réformes qui ne conviennent pas au corps professoral. Première en liste, la réforme du bac qui concernera les élèves de première en septembre prochain. Pour eux, terminées les filières classiques L, ES et S. Les élèves partageront un tronc commun : histoire-géographie, français, enseignement moral et civique, enseignement scientifique, deux langues vivantes et sport. Les mathématiques feront partie de l’enseignement de spécialité. La réforme se poursuivra en terminale, dont l'épreuve finale sera modifiée à partir de 2021. La note du baccalauréat prendra en compte à 40 % un contrôle continu. Ensuite, 10% proviendra des bulletins de notes. Les 30% restants seront obtenus lors des épreuves écrites. 

 

« Les réformes vont amplifier le tri social »

 

Alexis est militant à Sud Education et enseignant au secondaire.

 

 

Dans les Hautes-Alpes, la mobilisation se veut être solidaire des autres rassemblements en France. Mais pourrait se durcir dans les jours à venir. Joël Brochier.

C’est la première fois depuis 2003 qu’un appel à la grève est déposé par des syndicats pour le baccalauréat.

 

C. Michard