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Hautes-Alpes : P. Boyer demande une « réponse ferme » contre une députée LREM ayant tenu des propos anti-PMA

POLITIQUE / Depuis plusieurs mois, Agnès Thill, parlementaire picarde, multiplie les sorties de route dans ses déclarations. Farouche opposante à cette mesure pour les femmes seules ou homosexuelles, elle les compare à des « droguées » multipliant « les écoles coraniques »

 

- Hautes-Alpes - 

 

Pascale Boyer demande une réponse « ferme » à l’encontre d’Agnès Thill. Cette députée de La République En Marche multiplie les sorties de route, depuis plusieurs mois, dans ses propos concernant la Procréation Médicalement Assistée pour toutes. Une parlementaire réputée pour être une farouche opposante à cette mesure à destination des femmes homosexuelles ou seules, et actuellement débattue dans la future loi de bioéthique.

 

Une multiplication des rappels à l’ordre

Agnès Thill, élue dans l’Oise, avait déjà eu le droit à des remontrances en novembre dernier, après avoir dénoncé sur les réseaux sociaux « un puissant lobby LGBT à l’Assemblée Nationale ». Un rappel à l’ordre avait immédiatement suivi dans une missive de Gilles Le Gendre, président du groupe LREM à l’Assemblée Nationale et Philippe Grangeon, alors délégué général par intérim du mouvement : « Ce n’est pas la première fois que nous sommes amenés à te mettre en garde contre tes excès. Ce sera la dernière ».

La dernière ? Pas vraiment, puisque la Parlementaire picarde récidive. Après la remise d’un rapport de la mission parlementaire sur la future loi de bioéthique, Agnès Thill a apporté sa propre contribution dans une annexe, afin de développer ses objections. Parmi elles, elle évoque la filiation dans le cadre d’une PMA du « parent d’intention », c’est-à-dire le parent n’ayant aucun lien biologique avec l’enfant. Et avançait alors un avertissement très embrouillé : « le parent d’intention permet la multiplication des parents. Le mot parent n’a alors plus aucun sens. Il en découle politiquement que cette absence de genre dans le mot ‘parent’ favorise l’éclosion d’écoles coraniques et le départ de nos élèves vers celles-ci ».

Quelques jours plus tard, elle récidive dans les colonnes d’Oise Hebdo, et compare la « souffrance des femmes seules » souhaitant faire appel à une PMA à celle de « drogués ». « Si un drogué souffre, on lui donne la drogue ? Si la femme souffre, est ce que je lui donne un enfant pour ne plus souffrir ? Un enfant n’est pas un médicament ».

 

« Des propos qui ne peuvent trouver place dans notre groupe », P. Boyer

 

Face à ces déclarations, ils sont 30 Parlementaires co-signataires d’une lettre au Président du groupe à demander une sentence. Parmi eux, Pascale Boyer, la députée de la première circonscription des Hautes-Alpes juge ces propos « inadmissibles ». Si les députés déclarent « respecter les convictions » d’Agnès Thill, sans pour autant les partager, ils estiment que le débat politique ne doit pas être « nourri d’insultes ni de théories complotistes ». Des propos qui n’ont donc pas de place, selon Pascale Boyer, dans le groupe LREM « qui repose sur un certain nombre de valeurs progressistes, d’ouverture ». Ainsi, il est demandé à Gilles le Gendre une « réponse de fermeté » et une « réaction du groupe à son encontre ».

 

C. Michard