- Hautes-Alpes -
La Cimade et l’Anafé dénoncent le « déni de solidarité » à la frontière franco-italienne dans les Hautes-Alpes. En cause, l’interpellation de trois personnes jeudi dernier par la police à Briançon « alors qu’elles portaient secours à cinq exilés par une température de – 15 degrés ». Selon les associations, sur ces cinq personnes, quatre étaient des mineurs voyageant seuls. Deux des maraudeurs ont été convoqués en audition libre vendredi dernier, le troisième ce mercredi.
La Cimade dénonce une intimidation des maraudeurs et une répression des exilés
Du côté de la Cimade, on parle clairement « d’une volonté d’intimider les citoyens solidaires qui ne font que pallier à l’insuffisance de l’État », explique au micro d’Alpes 1 Marine de Haas, responsable des questions européennes. La référence au procès des 7 de Briançon est bien évidemment présente : pour aide à l'entrée de personnes en situation irrégulière, le tribunal correctionnel de Gap a condamné Benoit, Théo, Bastien, Lisa et Eleonora à 6 mois d’emprisonnement avec sursis simple. Juan a été condamné à 12 mois d’emprisonnement dont 8 avec sursis simple et 4 ferme et Mathieu à 12 mois d’emprisonnement dont 4 fermes et 8 avec sursis avec mise à l’épreuve.
« On a voulu faire un exemple politique par la justice pour arrêter le mouvement de solidarité », M. de Haas
Si aujourd’hui la loi L622-1 a été aménagée et permet de rejeter les poursuites en cas d’aide humanitaire délivrée sans contrepartie, la Cimade dénonce toutefois des « contrôles systématiques » à la frontière près de Briançon ayant « pour unique objectif d’interpeller des personnes en migration et de les refouler vers l’Italie, qu’elles soient des demandeuses d’asile ou des mineurs non accompagnées. C’est une militarisation de la frontière depuis 2015 », poursuit Marine de Haas qui avance également des « pratiques illégales des forces de l’ordre, un déploiement des moyens de répression et de contrôle ».