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Hautes-Alpes : une étude révèle qu’une majorité des brochets du lac de Serre-Ponçon est sauvage

ENVIRONNEMENT / Introduit pour la première fois, en 1971, dans un site plutôt défavorable à la reproduction, le brochet a su naturellement se faire une place dans le lac, révèle une étude commandée par la fédération de la pêche des Hautes-Alpes.

 

- Hautes-Alpes -

 

La Fédération de Pêche des Hautes-alpes a initié depuis 2016 une étude sur l’origine natale des brochets dans la retenue de Serre-Ponçon. L’objet de cette étude était de savoir si la reproduction du brochet existait dans les eaux du lac de Serre-Ponçon, ou si la présence de brochets était exclusivement issue d’élevage. Des résultats qui pourront apporter « une information capitale pour une gestion plus fine de cette espèce sur le lac ces prochaines années », précise la fédération.

 

Serre-Ponçon, un site initialement défavorable aux brochets

Il faut savoir que le brochet n’a pas trouvé naturellement sa place dans le lac. Introduit pour la première fois, en 1971, il s’est depuis développé à Serre-Ponçon avec la particularité d’être représenté par un grand nombre d’individus de forte taille. L’une des particularités du brochet étant de pondre uniquement dans de la végétation et uniquement à faible profondeur, entre 30cm et 1 mètre. La reproduction naturelle du brochet est donc ardue sur cette retenue artificielle pauvre en végétaux.

Pour autant, même s’ils sont limités, il existe des sites végétalisés : comme le site du Liou, de la baie de la gendarmerie à Savines-le-Lac, ou encore de la baie du Réallon. Des sites immergés et accessibles aux brochets du mois de juin jusqu’à la mi-août, lorsque le niveau du lac est au plus haut.

 

Que dit l’étude ?

Les résultats sont « assez éloquents » pour la fédération de pêche des Hautes-Alpes : l’étude, dont les résultats ont été rendus par le CNRS de l’université de Pau et des Pays de l’Adour, révèle que la reproduction du brochet est bien réelle dans les eaux du lac de Serre-Ponçon. Concrètement, 74 % des individus analysés sont sauvages et donc issus de reproduction naturelle et 26% proviennent du soutien piscicole et par la réintroduction annuelle.

Une première analyse que souhaite pousser la fédération de pêche haut-alpine, puisque cette semaine, des marquages et suivis de 300 brochets ont été effectués. Le but ? Mieux connaitre la vie de ces poissons dans le lac, dans leurs déplacements et dans la localisation des zones de reproductions.

 

Que faire de ces résultats ?

La Fédération et les associations de pêche des Hautes-Alpes veulent aller plus loin et compléter par des analyses d’eau comparatives sur la Durance, l’Ubaye, ou bien encore le plan d’eau d’Embrun. Mais aussi offrir une végétalisation artificielle aux poissons, avec la mise en place de radeaux flottants, au large, dans l’objectif d’offrir des supports de ponte. « Ces essais constituent une première en eau douce », précise la fédération de pêche.

 

A.Cam