- Hautes-Alpes -
« Il s’agit d’une regrettable erreur » pour la préfecture des Hautes-Alpes, une erreur qui semble avoir du mal à être pardonnée côté italien. Deux gendarmes haut-alpins ont reconduit, vendredi dernier à Clavière, deux migrants interpellés en situation irrégulière. Si le commissariat de police de Bardonecchia avait bien été prévenu de l’opération de reconduite à la frontière, « le véhicule de la gendarmerie n’avait pas vocation à entrer sur le territoire italien », explique sur Alpes 1 la préfète des Hautes-Alpes Cécile Bigot-Dekeyzer. Les gendarmes auraient dû, en effet, déposer les migrants à un poste frontière à Montgenèvre. Une « regrettable erreur » pour l’État, qui peut s’expliquer par l’absence de connaissances des lieux de la part des deux militaires qui « étaient arrivés sur le territoire depuis quelques jours ». Une enquête administrative est ouverte pour « clarifier » les circonstances de ces faits, elle est menée par l’IGPN et l’IGGN, les polices de la police et de la gendarmerie nationale.
« C’est une honte internationale, nous n'acceptons pas les excuses », M. Salvini
À la question « s’agit-il d’un incident diplomatique ? », la préfète des Hautes-Alpes Cécile Bigot-Dekeyzer préférait parler d’un incident « qui a amené les autorités italiennes à exprimer leur mécontentement ». Mais de l’autre côté de la frontière, on ne l’entend pas de la même façon. Le Ministre de l’Intérieur, Mattéo Salvini, s’est exprimé par les réseaux sociaux et tranche dans le vif en qualifiant ces faits de « honte internationale. Laisser les immigrés dans une forêt italienne, dans une zone isolée, sans assistance et sans signalements, ne peut être considéré comme une erreur ou un accident ».
L'Élysée dénonce l'instrumentalisation de M. Salvini
Pour le Ministre, c’est une « offense sans précédent » vis-à-vis de l’Italie. Quant à l’explication de gendarmes qui n’avaient pas de connaissances du secteur, Mattéo Salvini rejette cet argument : « pourquoi les Français parlent de gendarmes qui ne connaissaient pas la route, si ensuite leur véhicule est rentré dans leur pays à grande vitesse et sans hésitation ? ». Avant de terminer : « nous n’acceptons pas les excuses ».
Abbandonare immigrati in un bosco italiano non può essere considerato un errore.
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 16 octobre 2018
Quanto successo a #Claviere è un’#offesa senza precedenti nei confronti del nostro Paese.
È una #vergogna internazionale, e il signor #Macron non può far finta di nulla.
Non accettiamo le scuse. pic.twitter.com/VBjAbRcLr9
Le préfet de Turin et la préfète des Hautes-Alpes se sont entretenus sur ces faits. La présidence française a de son côté dénoncé l'instrumentalisation de cette bavure, qui n'était en rien liée à une quelconque consigne.
C. Michard