- Hautes-Alpes -
« On va à la catastrophe » : pour Marcel Cannat, vice-président du Conseil Départemental dans les Hautes-Alpes en charge des infrastructures routières, le compte n’y est pas « et n’y sera jamais ». Les fonds de tiroir ont été « raclés », lance t-il dans un message d’urgence alors qu’il estime avoir « honte » de circuler sur certaines zones du département. « Il nous faudrait 11 millions d’euros par an, pour refaire le revêtement tous les 12 à 15 ans. Cette année a été exceptionnelle puisque nous avons débloqué 7 millions d’euros qui nous permettent de passer à une réfection entre 20 et 22 ans… qu’allons nous laisser à nos successeurs ? », se demande t’il. Au premier rang de sa fronde, le désengagement de l’État des allocations de solidarité, désormais remboursées aux Départements à hauteur de 65 % et laissant un différentiel dans les comptes de l’ordre de 17 à 18 millions d’euros « alors que cela aurait dû être remboursé à l’euro près ».
"Je n'aurais pas été peiné que les routes partent à la Région", M. Cannat
Et que personne ne tombe dans un jeu « de dupe, jamais l’État ne reprendra sa compétence sociale ». Alors quel intérêt encore à conserver des départements endettés, qui n’ont d’autres choix que d’agiter le dernier levier fiscal qu’il leur reste ? « Pour les collectivités », assure Marcel Cannat. Malgré tout, l’élu se demande si la collectivité aura encore les épaules assez larges pour assumer la compétence routes, « ça ne me faisait pas de peine qu’elle parte à la Région. Mais il faut aussi se méfier car elle aurait pu nous demander le remboursement de la même somme qui est mise sur la table aujourd’hui. Alors quel aurait été l’intérêt ? ».
Retrouvez l'intégralité de l'entretien de Marcel Cannat, dans le Supplément Hautes-Alpes au micro de Cyrielle Michard, en suivant ce lien.
C. Michard