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Hautes-Alpes : Henriette Martinez met fin à tous ses mandats

POLITIQUE / Députée, RPR puis UMP, durant trois mandats, Henriette Martinez avait retrouvé la mairie de Laragne-Montéglin, en 2014.

 

- Hautes-Alpes -

 

Une page politique et publique se tourne aujourd’hui dans les Hautes-Alpes. Très affectée par la disparition de son fils Nicolas il y a quelques mois, Henriette Martinez a décidé de démissionner de l’ensemble de ses mandats. Députée RPR puis UMP des Hautes-Alpes durant trois mandats, Henriette Martinez était revenue à la tête de la mairie de Laragne-Montéglin en 2014. Également présidente du parc naturel régional des Baronnies elle était vice-présidente de la communauté de communes Sisteron-Buëch. Une décision qu’elle annonce comme étant « réfléchie, assumée et irrévocable ». Après près de 30 ans au cœur de la vie publique et politique, elle explique ne plus être en « capacité physique et morale, d’assumer les responsabilités et l’engagement de chaque instant qu’impose la vie publique. »

 

« J’aurais tant voulu qu’elle finisse autrement, je tiens à remercier du fond du cœur les électrices et les électeurs, qui dans la continuité ou le renouvellement de mes divers mandats, m’ont témoigné leur confiance et m’ont adressé ces derniers temps des messages d’encouragement et de sympathie », Henriette Martinez.

 

Un départ et un passage de relais à la tête de la commune qu’Henriette Martinez, souhaite être empoignée par son premier adjoint Jean-Marc Duprat au côté duquel elle promet tout de même « une présence discrète dans l’équipe municipale. »

 

« Je salue la vie d’engagement exceptionnelle qui fut la sienne au service des Hautes-Alpes et du pays. Je ne peux que lui souhaiter, du fond du cœur, de trouver l’apaisement et le courage nécessaires pour surmonter les terribles épreuves familiales qu’elle a eu à connaître récemment », Arnaud Murgia, président de Les Républicains.

 

Première femme élue au conseil départemental des Hautes-Alpes et première députée des Alpes du Sud

Une femme politique qui aura ouvert la voie à une époque où « le mot parité n’existait pas, dans un monde exclusivement masculin où les femmes n’étaient pas les bienvenues. » Mais la fille du quincailler, née le 10 juillet 1949 à Laragne-Montéglin, a su avoir les reins assez solides pour se battre dans la cour des hommes. Parfois inflexible, quelquefois cinglante avec ses adversaires, mais aussi au sein de sa famille politique lorsqu’elle a présidé durant une vingtaine d’années la droite départementale (entre RRP et UMP).  Henriette Martinez espèrait surtout qu'à l'avenir « il n’y aura plus besoin de loi pour imposer les femmes, mais que les femmes s’imposeront d’elles-mêmes ».

 

« Loyale et fidèle à ses convictions , elle a été la 1ère femme à s’imposer sur la scène politique haut-alpine... à la force des poignets à une époque bien macho et pour cela elle mérite le respect », Joël Giraud, député (LREM) des Hautes-Alpes.

 

Bio express :

Elle est candidate pour la première fois en 1989, à l’occasion de l’élection municipale de Laragne-Montéglin. Élue, elle entre au conseil municipal. En 1991, elle devient maire, en cours de mandature, après le décès à 67 ans de Pierre Bini. Elle conserve ce siège à trois reprises, en 1995, 2001 et 2014. Un siège d’édile dont elle fut dépossédée en 2008, par le socialiste Auguste Truphème, s’installant alors dans le fauteuil de l’opposition. L’un de ses « plus grands échecs politiques » de son propre aveu.

Elle sera également présidente de la Communauté de communes du Laragnais, de sa création en 1995 jusqu’en 2008, avant d’occuper la place de vice-présidente de la nouvelle intercommunalité du Sisteronais-Buëch en 2017.

Une année 1991 qui fit date dans les Hautes-Alpes, puisque là aussi, suite au décès de Pierre Bini, Henriette Martinez est la première femme élue à siéger au sein du conseil général des Hautes-Alpes (canton de Laragne-Montéglin). Une accession qui ne sera pas due qu’au hasard, puisqu’elle sera cette fois élue sur son nom en 1994, mais ne sera pas candidate à sa succession en 2001.

Elle est également à deux reprises conseillère régionale de Provence-Alpes-Côte-d'Azur. La première fois entre 1992 et 1993, la seconde entre 1998 et 2004. Et encore une fois, elle sera la première femme élue à la région sur une liste nominative.

Au niveau national, Henriette Martinez est élue députée de la première circonscription des Hautes-Alpes en 1993 et signe l’arrivée de la première parlementaire des Alpes du Sud au sein du palais Bourdon. Après avoir dû s’incliner en 1997, elle retrouve son siège lors du scrutin de 2002 et est réélue en 2007. Trois mandats de parlementaire à son actif, elle renoncera en 2012, pour laisser la place à une autre femme, la socialiste Karine Berger. À l’Assemblée Nationale, elle est membre du groupe Union pour un Mouvement Populaire (UMP) et de la commission des Affaires étrangères. Parmi ses grands engagements : la protection de l'enfance, la francophonie, l'aide au développement, ou encore le droit de mourir et plus localement l’A51 et le pastoralisme.

 

« Au-delà des questions politiques qui nous ont souvent réunis, et dans le passé parfois séparés , je salue une femme de grand engagement et sa décision de se consacrer à l'essentiel d'une vie, le soutien à sa famille. Respect », Jean-Michel Arnaud, président de l’AMF 05 et maire de Tallard.

 

Une carrière politique placée sous le symbole du gaullisme, dont le mentor politique fut Joseph Comiti (ex- secrétaire d'État sous la présidence de Charles de Gaulle) et dont l’événement politique le plus marquant fut « l'élection de Jacques Chirac, en 1995. » Avec comme dernier combat politique : la campagne de François Fillon pour la présidentielle de 2017. Un combat perdu, mais une amitié et un soutien qu’elle n’aura jamais retiré à l’ex-premier ministre de Nicolas Sarkozy.

 

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Henriette Martinez lors de sa campagne aux légisaltives de 1993.

 

« Elle aura fortement contribué à améliorer la vie des Hauts-alpins et, bien sûr, au développement de sa commune, Laragne-Montéglin. Je salue sincèrement et chaleureusement Henriette Martinez, dont je ne peux que regretter le choix, pourtant éminemment compréhensible et respectable », Pascale Boyer, députée LREM des Hautes-Alpes.

 

 

A.Cam