- Hautes-Alpes -
Fièvre charbonneuse dans les Hautes-Alpes : la cause est climatique selon l'ANSES. L'Agence Nationale de Sécurité sanitaire alimentation et travail a mené une étude sur cette maladie qui touche le département depuis le mois de juin dernier.
Six élevages avec de "fortes suspicions"
Le premier cas a été décelé dans un élevage de bovins allaitants à Montgardin après plusieurs mortalités brutales. Aujourd'hui, selon les derniers chiffres, 17 foyers sont confirmés sur 23 sites des Hautes-Alpes, 54 animaux sont morts touchés par la "bacillus anthracis" ou Anthrax. Ce sont principalement des bovins ou des ovins, mais trois cas ont été dénombrés chez des chevaux. Six autres élevages sont également suspects dans le département, une "suspicion forte" précise l'ANSES, qui pourrait être confirmée dans les prochains jours. 12 communes sont concernées : Chorges, Romette, La Bâtie-Neuve, La Freissinouse, Montgardin, Rambaud, Saint-Bonnet-en-Champsaur, Saint-Étienne-le-Laus, Saint-Léger-les-Mélèzes, Saint-Michel-de-Chaillol, Théus. Et Ancelle. Il s'agit, selon l'ANSES, de la seule commune retrouvée comme historiquement contaminée, notamment un alpage en 1992. Une information que l'Agence prend néanmoins avec beaucoup de prudence.
Si la maladie est rarement transmissible à l'homme, 103 personnes ont été potentiellement en contact avec elle. Il s'agit d'éleveurs, bergers ou personnel de l’entreprise d’équarrissage. Selon l'Agence Régionale de Santé, 54 d'entre elles se sont vu prescrire un traitement antibiotique préventif, « aucun cas n’a été recensé chez l’homme »¸ poursuit l’ARS.
"Les conditions climatiques très favorables à la remontée de spores de Bacillus anthracis et leur ingestion par les animaux"
Deux experts de l'ANSES se sont donc rendus sur le territoire fin juillet dernier, pour mener des investigations épidémiologiques et déterminer l'origine de cette contamination, qui est la plus importante épidémie de fièvre charbonneuse depuis 20 ans en France. Un seul facteur commun a été défini entre chaque foyer : "les conditions climatiques très favorables à la remontée de spores de Bacillus anthracis et leur ingestion par les animaux". Ainsi, la sécheresse de l'automne 2017 suivie de fortes précipitations au printemps dernier, avant une nouvelle sécheresse a permis la propagation. "Aucun autre facteur commun n'a été mis en évidence susceptible d'expliquer l'ensemble des foyers". L'ANSES conclut donc à une "résurgence multifocale". Le bilan établi à l'heure actuel n'est que "provisoire", toujours selon l'Agence, qui estime néanmoins que la météo peut conduire à une diminution du nombre de cas.
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C. Michard