- Hautes-Alpes -
L’ambition était belle et les attentes étaient grandes, mais plus qu’un débat citoyen c’est une discussion qui s’est tenue ce lundi soir au Théâtre du Briançonnais. Initié et organisé par le Bureau du Parlement européen à Marseille, le débat sur comment protéger durablement les réfugiés aura probablement laissé un arrière-goût d’inachevé aux quelques 250 personnes venues assister, et pour certains participer à ce rendez-vous.
Sur place, l’affiche proposait l’intervention de deux députées européennes : Sylvie Guillaume, également vice-présidente du Parlement européen, membre notamment de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, commission en charge de la législation sur les divers aspects du thème migratoire ; Laura Ferrara, également membre, notamment de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures. Accompagnées sur scène de Gérard Fromm, maire de la ville de Briançon, président de la Communauté de Communes du Briançonnais et conseiller départemental du canton de Briançon-2 ; Jean-Claude Raffin, maire de la ville de Modane ; Francesco Avato, maire de la ville de Bardonecchia et Marie Dorleans, présidente du mouvement citoyen Tous Migrants.
Une assistance acquise à l’accueil des migrants
Des participants qui pour la plupart étaient acquis à la cause de l’accueil des migrants et qui ne cachaient pas leur lassitude lors des quelques prises de parole d’opposants, comme celle du secrétaire départemental adjoint des Hautes-Alpes du Rassemblement National (ex-FN) Cyril Gamba, rapidement hué. Et dans une moindre mesure, celle du conseiller municipal et communautaire d’opposition (LR) à Briançon, Romain Gryzka, applaudissant Cyril Gamba lorsque celui-ci s’est pris à comparer le débat à « une secte ».
Remarquons au passage que certains de ceux qui réclamaient une place au sein de ce débat, comme le conseiller régional des Hautes-Alpes du Rassemblement National, Amaury Navarranne, n’étaient pas présents dans la salle, ainsi que le conseiller départemental de Briançon – 1 Arnaud Murgia, qui dès le départ dénoncait un débat d'« entre-soi ».
« Le monde s’est fait de migrations (…) qu’on soit un migrant économique ou migrants qui fuient la guerre ça ne change rien : quand on crève de faim, on crève de faim », Gérard Fromm.
Une migration mal maitrisée pour Romain Gryzka, qui rappelle pour marquer son vote en faveur de l’aide aux migrants à Briançon, mais qui se demande « à quoi servent 17 milliards d’euros d’aide de l’Europe distribués aux pays africains pour l’aide à rester au pays et ce sans aucune contrepartie. » Une question sur laquelle s’accordent les deux députées européennes dans leurs réponses : « On ne vérifie pas assez bien à quoi servent les fonds européens donnés aux pays africains. »
Quant à l’idée d’accoler le Briançonnais à une « terre d’accueil », Romain Gryzka s’offusque et rétorque : « seuls 2% des Briançonnais soutiennent les associations qui viennent en aide aux migrants ».