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Hautes-Alpes : mobilisation face aux dégâts agricoles des sangliers

AGRICULTURE / La Confédération Paysanne des Hautes-Alpes appelle l'État à une meilleure prise en charge des dégâts engendrés par les sangliers. Une espèce qui a deux prédateurs : l'Homme et le loup, mais qui continue de s'accroître

 

- Hautes-Alpes - 

 

Un syndicat agricole mobilisé, non pas contre le loup mais contre les sangliers. La Confédération Paysanne des Hautes-Alpes sera à 10h ce mardi devant les grilles de la Direction Départementale des Territoires à Gap, afin de déposer des sacs de semences. Selon l’organisation, les sangliers « pullulent », ne parviennent plus à être régulés par les chasseurs et provoquent des dégâts dans les cultures. Un problème qui ne serait pas pris en compte par les services de l’État selon la Confédération qui demande une régulation en classant le sanglier comme une espèce « nuisible » toute l’année, d’interdire le nourrissage, de recruter des agents de louveterie en charge des tirs d’été et de régulation, mais aussi d’expérimenter le piégeage avec des cages. Le syndicat réclame également une meilleure indemnisation des dégâts agricoles provoqués, prenant en compte notamment les prix pratiqués en agriculture paysanne.

 

Le sanglier, une espèce qui progresse

Selon une étude européenne publiée par l’Organisation des Propriétaires Européens, le nombre de sangliers a été multiplié par 4 à 5 dans les pays européens durant les 20 dernières années. En France, la population de sangliers est de 1,6 par km²n soit plus d’un million d’individus sur le territoire national, principalement concentrés dans le centre et l’est et le pourtour méditerranéen.

Dans les Hautes-Alpes, la gestion des sangliers est mise en place dans un plan de gestion cynégétique. La saison de chasse 2017-2018 affiche un record de prélèvements estimé à 6.000 sangliers, « saison marquée par des conditions climatiques qui ont favorisé la chasse. La sécheresse, l’absence de fructification forestière, l’hiver enneigé ont eu pour conséquence de concentrer les animaux en fond de vallée aux abords des cultures agricoles », souligne la Fédération Départementale de la Chasse.

 

Plus de prélèvements, mais plus de dégâts

L’an dernier, 183 dossiers de dégâts indemnisés ont été traités dans le département, soit un montant global de près de 92.300 euros, le montant moyen des dossiers atteint 504 euros, soit une augmentation de 15 % par rapport à la saison précédente, « la situation semble constituer un seuil méritant une vigilance forte », explique la Fédération. Malgré des prélèvements qui sont à la hausse, les surfaces détruites augmentent également « ce qui indique une augmentation des populations ».

 

 

 

Des dégâts de sangliers principalement recensés dans les Baronnies, le Laragnais, le Buëch, le Gapençais et depuis peu dans le nord du département avec des prairies principalement impactées.

 

 

Une problématique qui intervient en particulier à la sortie de  l’hiver, la fédération de chasse explique qu’elle est dépourvue de moyen de prévention, face à des « protections électriques inadaptées, un agrainage de dissuasion interdit, des tirs d’affût au 1er juin autorisés trop tard ».

 

 

C. Michard