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Hautes-Alpes : un milliard pour le bio, « mais qui va payer cet effort ? »

AGRICULTURE / Le ministère de l’Agriculture annonce un budget pour la production bio qui s’élève à plus d’un milliard d’euros sur quatre ans. Un plan comme une « nécessité » pour la FDSEA des Hautes-Alpes qui se demande tout de même qui paiera pour ce financement.

 

- Hautes-Alpes -

 

Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture et de l’Alimentation, lance la concertation du plan Ambition bio. Un plan quinquennal visant à faire passer de 6,5  à 15 % la surface agricole française cultivée en bio d'ici à 2022. Soit le niveau permettant de répondre à une demande en plein boom pour des produits issus de l'agriculture biologique. Mais aussi à assurer 20 % de produits bio dans les assiettes de la restauration collective au même horizon (50 % en comptant les produits labellisés ou locaux). Pour cela un budget d’1,1 milliard d’euros est attendu sur la période 2018-2022.

 

FDSEA « sera acteur de la concertation » pour l’élaboration de ce Plan Bio… mais

Un plan comme « une nécessité » pour la FDSEA des Hautes-Alpes : « il permettra aux agriculteurs de répondre à la demande toujours croissante des consommateurs, en lien avec les plans de filière, et d’éviter ainsi le recours massif aux importations. »

Mais, en plein cœur des débats sur le projet de loi pour l’équilibre des relations commerciales dans les secteurs agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable issue des États Généraux de l’Alimentation, « l’atteinte de ces objectifs est aujourd’hui plus que jamais conditionnée à la juste rémunération des producteurs », ajoute la FDSEA.

 

« S’il convient d’accompagner au mieux les changements de pratiques des agriculteurs, le juste retour de leurs efforts par des prix rémunérateurs reste une condition essentielle et durable pour leur redonner des moyens de développement ambitieux. »

 

« Qui va payer cet effort ? »

Outre la juste rémunération des producteurs, la FDSEA pointe « l’opacité » dans l’annonce de ces efforts budgétaires : « qui peut comprendre d’où vient le 1,1 milliard d’euros annoncé ? Qui plus est, sur une période 2018-2022 qui n’est pas en adéquation avec l’actuelle programmation PAC qui se termine en 2020. »

Réponse du gouvernement : trois leviers financiers sont mobilisés. Le budget sera essentiellement consacré aux aides à la conversion, qui pourront compter sur 630 millions de fonds Feader (aide européenne), 200 millions de crédits de l'État, ainsi que d' "autres financements publics" émanant de  l’Agence bio.

Pas de quoi rassurer à cette heure la FNSEA, qui annonce rester « vigilante pour que ce ne soit pas les agriculteurs sur les aides PAC, en déshabillant Pierre pour habiller Paul, ou par toute autre taxe franco-française qui créerait une distorsion de concurrence supplémentaire. »

 

A.Cam