- Hautes-Alpes -
Une prise de fonction sur fond de débat migratoire pour le nouveau sous-préfet de Briançon. Jean-Bernard Iché fait son arrivée officielle ce lundi dans le département, alors que depuis ce dimanche soir, la gare SNCF de la ville fortifiée est occupée illégalement par les associations de défense des migrants. Des exilés qui sont notamment arrivés ce week-end par le col de Montgenèvre, y sont désormais mis à l’abri.
Une 60aine de migrants actuellement accueillie dans la gare
Une 30aine de personnes migrantes ont été accueillies ce dimanche soir, 30 autres sont arrivées dans la nuit. « Aujourd’hui, il manque une centaine de places pour gérer le flux », estime Michel, un bénévole. En effet, le Collectif « Refuge Solidaire », qui assure en partenariat avec la Communauté de Communes du Briançonnais et Médecins du Monde l’accueil des migrants dans un bâtiment mis à disposition par l’intercommunalité possède entre 15 à 22 places, « Chez Marcel » 20 places sans compter l’hébergement chez l’habitant. Mais toutes sont prises. Désormais, les mobilisés se tournent vers l’État, « car la préfecture pourrait réquisitionner des bâtiments existants, disponibles, chauffés et en état, mais elle n’a pas envie d’assurer un accueil digne ». Des migrants qui arrivent à Briançon et se retrouvent bloqués en raison de la grève de la SNCF.Selon les associations, plusieurs mineurs n’auraient aucune prise en charge depuis leur arrivée.
"Inacceptable" juge Arnaud Murgia
Arnaud Murgia, conseiller départemental de Briançon et président de Les Républicains dans les Hautes-Alpes, juge cette occupation « inacceptable ». Le responsable politique confirme, dans un communiqué, sa position jugeant l’attitude des associations comme un « appel d’air créé à Briançon » et qualifie l’attitude de la municipalité comme un « laisser faire, consistant à tolérer tous les excès des associations ». Arnaud Murgia en appelle à l’État pour procéder comme l’évacuation à Notre Dame des Landes, « qu’il le fasse à Briançon et nous apporte des moyens supplémentaires pour le contrôle de nos frontières ».
Une banderole qui pose question
Tôt ce lundi matin, plusieurs Briançonnais se sont étonnés d’une banderole disposée sur la devanture de la gare de Briançon : au milieu de « SOS Alpes Solidaires », « Soutien aux exilés gare occupée » ou encore « Collomb Macron expulsion », un slogan « Soutien NDDL ».
Un soutien pour protester à l’évacuation qui se déroule actuellement à Notre-Dame-des-Landes. « Certains soutiennent la ZAD pour des raisons écologistes, anticapitalistes. Et parce que les zadistes ont été les premiers à accueillir des migrants, ils nous ont également soutenus en effectuant des dons », explique un bénévole.
C. Michard