Au-delà d’une simple logique comptable, c’est une nouvelle inattendue et un coup politique encore inenvisageable il y a quelques mois entre deux élus qui ne cachaient pas leurs désaccords sur la ligne politique à suivre au sein du PS. 2017 et les échecs électoraux passant par là, le constat a vite été opéré au sein de la fédération socialiste des Hautes-Alpes : soit mettre la clé sous la porte, soit s’entendre afin de repartir de zéro. Et de ce point de vue, aussi bien Karine Berger que Christophe Pierrel croient en une renaissance des idées socialistes.
Karine Berger en opération séduction pour les prochaines échéances
Dans ce nouveau départ qu’opère la fédération, il y a bien sûr la candidature de Christophe Pierrel sur Gap, mais il y a aussi l’objectif de reconquête d’une fédération qui n’a quasiment plus aucun élu local. « Nous devons d’ici 2020 retrouver un ancrage local dans les principales villes du département », précise Karine Berger, dont la mission se fera avec la future secrétaire fédérale, seule candidate à l’élection, Marie-José Allemand. Consciente de la tâche qui s’ouvre à elle et de l’enjeu que cela représente, Karine Berger fera donc le tour du département afin de convaincre et surtout afin de relever les compteurs, comme à Veynes, Embrun ou Briançon : « je ne sais pas comment se positionnera Gérard Fromm [qui a rendu sa carte du PS – ndlr-], mais je compte le rencontrer », lance Karine Berger.
La caturige qui n’est donc ni sur le point de quitter la politique, ni de quitter le département, « au contraire » et pourrait envisager de conduire une nouvelle campagne : « nous verrons le moment venu, comment la reconstruction politique s’est opérée ». Départementales, législatives, sénatoriales… l’ex-députée ne ferme à cette heure aucune porte.
Christophe Pierrel, candidat du PS pour 2020 ?
« Non pas seulement, je ne renie rien de mon passé, mais je le redis, ma candidature est ouverte et ils sont déjà nombreux de différents bords politiques à nous avoir rejoints », insiste Christophe Pierrel. Qui sont ces élus ? Pour le moment, pas de réponse. L’ex-chef de cabinet adjoint de François Hollande n’exclut personne y compris « les bonnes volontés » venues « et peut-être déjà déçues » de La République En Marche.
Le parti du président de la République qui est lui aussi à la conquête de talents sur les territoires et qui devra soit signer un pacte de non-agression en 2020 avec le candidat d’Ambition Pour Gap, soit se trouver une personnalité politique à la hauteur des candidats annoncés ou attendus comme le sortant Roger Didier.
Mais LREM sera-t-elle en capacité de faire ce choix ? Rien n’est moins sûr lorsque l’on connait le désamour qui s’est installé entre le patron du parti gouvernemental, Christophe Castaner et Christophe Pierrel, depuis l’échec des régionales de 2015. Année où ils menaient campagne ensemble pour remporter Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Mais à cette heure, quel que soit l’avenir des futures alliances, l’annonce de cette arrivée ne sera pas sans conséquences puisque, si jusqu’alors Christophe Pierrel effectuait un travail d’opposition hors de l’hémicycle, demain il sera au cœur des discussions face à son futur opposant aux municipales de 2020, le maire (DVD) Roger Didier. « Je ne souhaite pas mener une opposition d’obstruction systématique, mais bien une opposition de contre-propositions » annonce le nouveau locataire des bancs de l’opposition.