- Hautes-Alpes -

Il y a des soirs où les probabilités ne sont pas de votre côté. Si ce match n°3 avait été joué 10 fois, Gap l’aurait sûrement emporté à 9 reprises. Oui mais voilà, mardi soir, c’était le dixième de Bordeaux. En avance, 2 victoires à 0 dans ce ¼ de finale du championnat de France, les Boxers accueillaient le premier d’une série de deux matchs à Mériadeck. Débarrassés de la pression après leurs deux succès à l’extérieur, on s’attendait à voir les Bordelais dicter le rythme du match à des Gapençais au pied du mur. Pourtant, dans une enceinte acquise à la cause girondine, ce sont les Haut-Alpins qui ont pris le match en main.

Une entame idéale

À l’attaque dès la mise jeu, les hommes de Luciano Basile imposent leur vitesse et leur intensité à l’adversaire poussant le Bordelais Julien Guillaume à la faute dès sa première présence sur la glace. Chassé pour cinglage, l’attaquant girondin ne restera en prison que 16 secondes, le temps pour Jack Lewis de compléter un bon jeu de Rob Linsmayer et Éric Scheid en avantage numérique. Abandonné par sa défensive, le portier Bordelais Ronan Quemener ne peut que regarder l’attaquant canadien des Rapaces pousser le palet dans la cage ouverte.

En avance 1-0 après 1’21’’ de jeu, les visiteurs vont continuer à attaquer la cage de l’international français en s’exposant toutefois aux contres fulgurants des Bordelais. C’est précisément sur un revirement gapençais en zone offensive que Julien Desrosiers va créer l’égalité pour Bordeaux. Le vétéran conclut un trois contre deux joué rapidement par Spencer Edwards et Félix Petit. Bordeaux aura l’occasion de doubler la mise dans la foulée sur une double supériorité numérique qui n’aboutira pas.  

Gap, rouleau compresseur sans réalisme

Tenus en échec un but partout après un tiers, les Rapaces vont revenir de la chambre avec les mêmes intentions qu’au premier vingt. Agressifs sur l’échec-avant, généreux dans le combat physique et présents devant la cage bordelaise, les hockeyeurs gapençais enchaînent les longues présences en zone adverse. Mais à l’image du premier but bordelais, un contre rapide du trio Edwards-Desrosiers-Petit voit ce dernier tromper  Jeff Lerg d’un lancer des poignets laser dans sa lucarne gauche après 26’45’’.

Rappelés cruellement à l’ordre sur l’unique occasion des Boxers dans ce début de 2e tiers, les Haut-Alpins vont se montrer plus vigilants défensivement, s’appliquant à faire avorter les tentatives de contres. Rendus impuissants en zone neutre, les Boxers vont dès lors allouer une longue série de dégagements interdits contraignant les blocs bordelais à effectuer des présences interminables sur le glaçon, trop loin de leur banc pour pouvoir changer sans danger.

« J'ai de la peine pour mes gars, car ils ne méritent pas d’être rendus là dans cette série », L. Basile

Bordeaux casse le rythme

Les minutes s’égrènent et Gap passe son temps en zone offensive butant sur un Ronan Quemener étincelant. Voyant ses joueurs asphyxiés le coach bordelais, Philippe Bozon, va alors user de toute sa malice pour permettre aux siens de casser le rythme infernal imposé par les Rapaces. Mises aux jeu délibérément agressives aboutissant systématiquement au remplacement du joueur de centre, renvoi sur la glace tardif de l’alignement coupable du dégagement afin de le faire souffler, cage déplacée sur les longs momentum de Gap… le rouleau compresseur des Rapaces se retrouve enrayé par un florilège de retards de jeu devant lesquels le corps arbitral fera preuve d’une désarmante naïveté. Mis à part un avertissement sans frais, aucune pénalité ne sera distribuée au banc bordelais.

Quemener, l’homme de la série

Le troisième tiers verra l’engagement physique monter d’un cran entre les deux équipes. Bordeaux appuie davantage ses mises en échec, trop peut-être. Auteur d’une dangereuse charge dans le dos à l’encontre de Maurin Bouvet, Benjamin Dieude-Fauvel écope d’une double pénalité mineure dont l’impact sera atténué par la prison pour dureté infligée en parallèle à Dimitri Thillet. Gap va laisser passer sa chance d’égaliser sur cet avantage numérique butant sur un gardien adverse toujours intraitable. Ronan Quemener maintient à lui seul son équipe à flots.

Dans un dernier baroud d’honneur, Luciano Basile retire son portier pour jouer à six contre cinq. Un pari passé proche de payer à 50 secondes de la fin alors que Damien Raux s’apprête à lancer sur la cage… déplacée de Ronan Quemener. La tolérance de Savice Fabre et Jérémy Rauline s’appliquera une énième fois mais pas à l’encontre de Rob Linsmayer. Auteur d’un geste d’agacement le gapençais écopera d’une pénalité de méconduite. A trois secondes de la sirène, Félix Petit inscrit le but d’assurance en cage vide et offre une 3e victoire consécutive à Bordeaux dans un premier tour des Play-Off où les Rapaces joueront désormais pour leur survie.

La réaction de Luciano Basile :