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Hautes-Alpes : quand la piscine de Gap prend l’eau, le maire assume de mettre « les citoyens en danger »

SOCIÉTÉ / Entre la neige et la pluie sur la ville de Gap, les conséquences sont directes sur le stade nautique de Fontreyne, avec une nouvelle fermeture au public ce mardi. Après 3 millions d’euros investis pour sa rénovation, la toiture de la piscine reste régulièrement un danger pour les clients. Mais le maire, Roger Didier annonce assumer ses choix.

 

- Hautes-Alpes -

 

En raison des conditions météo et de la fragilité de la toiture de la piscine du stade nautique de Fontreyne, la structure a été fermée au public ce mardi, tout comme jeudi dernier. La raison de ces fermetures ? La fragilité de la charpente. En effet, le toit du bâtiment ne peut plus supporter de charge supplémentaire, comme de la pluie ou de la neige, malgré les 3 millions d’euros de travaux réalisés en 2014, et les 30.000 euros de travaux apportés sur cette même toiture en décembre 2017. Conséquence à chaque intempérie : la piscine devra fermer, avant de nouveaux travaux qui devraient avoir lieu cet été.

 

Une piscine, des risques et de nombreuses questions qui restent en suspens

Si l’opposition municipale et en premier lieu Christophe Pierrel, candidat (PS) déclaré aux municipales de 2020, réclame un minimum de transparence sur le dossier de la sécurité de la piscine, le silence est d’or du côté de la municipalité.

Approché depuis près d’un mois par la rédaction d’Alpes 1, le maire de la ville Roger Didier n’a pas donné suite aux nombreuses questions et invitations à s’exprimer publiquement sur le sujet. S’il avait promis la fin du silence médiatique après « la trêve des confiseurs » et un envoi « sous 24 à 48 heures » des expertises établies par deux bureaux d’études indépendants sur l’état de la toiture, la divulgation de ces documents n’a pas eu lieu alors même que la piscine a été une nouvelle fois fermée ce mardi. Et toujours aucune réponse adressée à la rédaction d’Alpes 1. Parallèlement, on apprend chez nos confrères du Dauphiné Libéré que le maire connaît non seulement les risques encourus, « la charpente aurait pu mettre des personnes en péril »,  mais les assume. « Si j’avais fermé la piscine, je m’exposais aux critiques des utilisateurs. Certains peuvent dire que j’ai mis les citoyens et mes salariés en danger. On peut le dire. Mais j’assume mes choix et mes responsabilités », déclarait Roger Didier. Un choix qui serait donc tourné vers sa popularité plutôt que vers la sécurité ?

 

Quels sont les risques que fait encourir le maire aux usagers ?

Après 40 ans de service ponctué par différents investissements,  le stade nautique de Fontreyne, serait donc un danger pour les usagers ? Sans aucun doute, à en croire les éléments publiés chez nos confrères lors d’une première expertise effectuée en août 2017 par le bureau d’étude E-Tech : « la charpente est aujourd’hui dangereuse dans l’état. » Une information confirmée par une nouvelle expertise effectuée en décembre 2017 : « nous ne sommes pas en mesure de justifier de la tenue de cet ouvrage. Le risque pour les personnes nous paraît avéré », indique cette fois le bureau d’étude Socotec.

Il aura donc fallu quatre mois au maire de la ville, entre les deux expertises, pour décider d’enclencher des travaux d’urgence sur la toiture, sans mesure de précaution, ni fermeture préventive afin que celle-ci puisse répondre à un minimum de sécurité. Un minimum puisque les travaux de 30 000 euros réalisés en décembre n’assurent la sécurité de la charpente qu’en cas de temps sec.

 

La sécurité remise en cause mais aussi l’état général de l’édifice et des investissements

Des problèmes de fuites sont également soulevés par Isabelle David, conseillère municipale, groupe « Tous Capables-G.A.U.C.H.E ». Des fuites qui « occasionnent un gaspillage intolérable de cette ressource si précieuse qu’est l’eau, et enfin des problèmes de décrépitude des vestiaires parcourus par des courants d’air qui génèrent une sensation de froid malgré le chauffage. »

Tout comme Christophe Pierrel, celle-ci rappelle qu’elle a demandé « il y a trois semaines que les rapports d’expertise concernant le toit de la piscine me soient communiqués. Aucune réponse. » Dénonçant une nouvelle fois un édile qui « tend à n’accorder aucune place à l’opposition (…) avec un  maire qui ne supporte pas les questions, les remarques qui interrogent ses choix politiques ou la pertinence des décisions qu’il prend, qu’il refuse tout débat. »

De son côté Christophe Pierrel se demande « si plutôt que d’investir environ 10 millions d’euros dans des parkings et 4,5 millions dans un plan d’eau, il ne serait pas temps d’offrir une piscine digne de son nom à la capitale des Hautes-Alpes. » Un point de vue que rallie également Isabelle David.