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Hautes-Alpes : le PLU de la discorde voté à Gap

POLITIQUE / Très en retard sur la législation, Gap doit voté son Plan local d’urbanisme, malgré de nombreuses oppositions.

 

- Hautes-Alpes –

 

Le douloureux Plan local d’urbanisme de la ville de Gap doit être voté ce vendredi soir en conseil municipal. La ville a mis en effet plusieurs années pour établir ce PLU, en remplacement de son POS. Datant de 1995, le Plan d’Occupation des Sols est devenu obsolète par la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) du 13 décembre 2000 et par la Loi Urbanisme et Habitat du 2 juillet 2003. La loi ALUR rend inapplicable les POS depuis le 31 décembre 2015.

Pourtant, la Capitale Douce avait anticipé, travaillant sur son Plan Local d’Urbanisme depuis 2008. Mais le projet de PLU n’a été voté que le 27 janvier dernier en conseil municipal et l’enquête publique a démarrée que le 19 juin 2017. Un calendrier trop tardif et l’État a donc récupéré la gestion de l’aménagement de ce territoire depuis le 27 mars dernier.

 

Limiter l’étalement urbain

Ce PLU est un document qui régit le développement de la ville pour les 15, 20, voire 30 prochaines années. Il se base principalement sur une évolution démographique de 10.000 habitants supplémentaires d’ici 2032. Pour répondre aux normes environnementales, plus de 200 hectares de terrains constructibles ont été déclassés. De nombreux hectares restitués ainsi à des zones agricoles, ou des espaces naturels protégés. L’idée, selon la municipalité, est de moins étaler la ville de Gap et donc de construire plus en hauteur, autour de 25 logements par hectares, contre 18 dans l’ancien document, le Plan d’Occupation des Sols.

 

 

Une concertation inutile ?

Du 19 juin au 21 juillet, les habitants de Gap étaient invités à consulter le projet de PLU. 234 observations ont été faites.

 

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« Lors de l’enquête publique, la SAPN et la LPO PACA, ainsi que de nombreux citoyens ont émis des avis éclairés et constructifs qui, s’ils sont évoqués, ne sont même pas étudiés sur le fond par le Commissaire enquêteur », regrette Christophe Pierrel, président de l’association Ambitions pour Gap. Il regrette l’absence de vision d’avenir, avec un réel développement économique, une préservation de la qualité́ environnementale et agricole assurée. Christophe Pierrel n’hésite pas à parler « d’incapacité pour le maire de la ville de livrer une vision construite et ambitieuse pour l’avenir de Gap ».

 

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Pour le leader de l’opposition municipale, Isabelle David, s’étonne de la conclusion du commissaire enquêteur : « comme la commune de Gap a absolument besoin d'un PLU (…), je remets un avis favorable ». Pour la conseillère municipale, « le commissaire doit remettre un avis favorable si les observations des citoyens ne mettent pas en lumière de problèmes trop importants, mais pas parce qu'il y a urgence à se doter d'un nouveau document d'urbanisme. »

Elle juge les prévisions démographiques trop optimistes, remet en cause plusieurs déclassement de terrains, notamment aux abords de la future Rocade. « Il n’y a toujours pas de vision globale, pas de cohérence générale qui permettrait de prendre en compte les besoins, non seulement en ce qui concerne l’habitat, mais aussi en termes de déplacements, approvisionnement en eau, gestion des eaux pluviales et eaux usées, gestion des déchets. »

 

Conflit avec un promoteur

En plein débat sur ce futur Plan Local d’Urbanisme, un promoteur alerte la presse sur les difficultés qu’il a à mener à bien son projet d’écoquartier. Hervé Dubrigny, directeur de Chadru Investissement, annonce vouloir saisir le tribunal administratif de Marseille.

 

 

Depuis 2015, il porte le projet de construire 6 petits immeubles de quatre étages, 20 maisons jumelées et 3 maisons individuelles. Il annonce avoir respecté les réglementations du Grenelle de l’Environnement et du POS, limitant la hauteur des bâtiments à 5 étages. Mais la ville de Gap lui aurait demandé dans un premier temps de ne pas dépasser des bâtiment R+2, en déposant un nouveau permis de construire. Quelques mois plus tard, des R+3 aurait été autorisés par le maire lui-même. Sur demande de la mairie également, il aurait été obligé d'engager un architecte gapençais. Hervé Dubrigny qui se dit « baladé » par les services de l’urbanisme, alors qu'après plusieurs mois de travail son projet n’entre plus aujourd'hui dans le cadre du PLU en passe d’être voté. « Le foncier sur lequel notre projet devait voir le jour est devenu presque inconstructible. »

L'avenir du bâti à Gap qui sera donc au coeur d'un débat annoncé comme mouvementé ce vendredi soir, dès 18h15, lors du conseil municipal.