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Hautes-Alpes : Mineurs Non Accompagnés, certains élus demandent à l'État de rembourser "au centime près"

POLITIQUE / Le Conseil Départemental des Hautes-Alpes faisait sa rentrée ce mardi matin, avec à l'ordre du jour le dossier épineux des Mineurs Non Accompagnés. Si le président Jean-Marie Bernard a rejeté une politisation de ce sujet, il a été difficile d'empêcher les passes d'armes entre Arnaud Murgia et Gérard Fromm

 

- Hautes-Alpes - 

 

Le Conseil Départemental des Hautes-Alpes a fait sa rentrée sur ce qu’il appelle un « phénomène sans précédent » : le flux migratoire de cet été qui se poursuit encore aujourd’hui. Le Département, qui a la compétence « protection de l’enfance », a dû procéder à la prise en charge de ces mineurs étrangers sans famille.

 

Une problématique chiffrée

Pour comparaison, en 2015, 28 Mineurs Non Accompagnés sont arrivés dans le département, 65 l’année d’après et 708 pour ces seuls neufs premiers mois de 2017. Soit un budget de 2 millions d’euros pour l’exercice 2017, somme à laquelle n’est pas ôtée l’aide de l’État à hauteur de 40 %.

Une situation qui a conduit les services sociaux à recruter trois nouveaux agents afin de procéder à des évaluations pour renvoyer plus rapidement les dossiers à la Justice qui décide ensuite du placement final. Aujourd’hui, 36 MNA sont confiés au Département, tous les autres ont été conduits dans d’autres départements. 161 jeunes sont en parallèle toujours mis à l’abri dans des structures, en attendant leur évaluation. Une situation qui ne peut plus durer selon la majorité, qui renvoie l’État et l’Europe à leurs responsabilités. Le Département a donc décidé ce mardi matin de redescendre le nombre de places disponibles pour la mise à l’abri, passant de 176 à 60 dès janvier 2018.

 

« On doit nous rembourser au centime près », R. Oddou

Majorité et indépendants se sont montrés en accord quant à cette question, « il y a une victime principale, ces jeunes à qui l’on a promis un Eldorado, commente Rémy Oddou, élu sur Tallard, tout en renvoyant l’Europe et l’État à leurs responsabilités, nous devons leur demander de rembourser au centime près ».

Quant à Marc Viossat, conseiller départemental sur Embrun, le regard se tourne du côté de l’élue sur Gap désormais députée de la 1ère circonscription des Hautes-Alpes Pascale Boyer, « il faut que les Parlementaires fassent front commun ».

Pour Marie-Noëlle Disdier, conseillère départementale en charge de la cohésion sociale, on ne parle pas de quota : 

 

« Je pensais que l’on aurait un débat de qualité, mais il est populiste », Gérard Fromm

Arnaud Murgia, conseiller départemental sur Briançon et président de Les Républicains dans les Hautes-Alpes, a directement pointé du doigt dans cette problématique Gérard Fromm, élu sur le même territoire et maire de Briançon, « vous avez sciemment conduit des associations à ouvrir les vannes de l’accueil, c’est une honte ». Des « insanités » pour Gérard Fromm qui n’a pas pris part au vote, « je pensais que nous aurions un débat de qualité, il devient désormais populiste » : 

 

"Le Département estime ses projections face à ce qui est mis en place", P. Court

La délibération du Conseil Départemental pourrait être retoquée par le préfet. De son côté, Philippe Court veut rester confiant envers le département. Il s’agit de projections chiffrées et non d’un refus de prise en charge.