Votre ville : VEYNES | Changer de ville

Hautes-Alpes : le col des Tourettes, haut lieu de la Résistance

CULTURE / Cette croix de Lorraine, qui témoigne des faits d’arme de la résistance locale dans ce sentier des Tourettes, est désormais remise en état.

 

- Hautes-Alpes -

 

C’est un haut lieu de la résistance, un symbole, mais qui au fil du temps a été usé par les éléments : la croix de Lorraine au col des Tourettes. Une croix érigée le 15 août 1945, accompagnée d’une plaque commémorative, qui est désormais remise en état. Et c’est sous la volonté d’un Gapençais d’origine que ce mémorial a évité la décrépitude.

 

 

Jean-Léon Blanc-Gras, un amoureux du col des Tourettes

Il s’appelait Jean-Léon Blanc-Gras et son adolescence durant la guerre, il l’a passée à Prapic. Quant à ce mémorial, érigé à la fin de la Guerre, le Gapençais d’origine s’était ému auprès du Parc National des Écrins de le voir en si mauvais état. Il faut dire que ce secteur du Col des Tourettes, qui relie Orcières à Châteauroux-les-Alpes, a donné lieu à plusieurs faits d’arme.

 

Résistance, rafles : haut lieu de faits d’arme

Par son sentier, durant la Seconde Guerre Mondiale, les messages, armes et personnels transitaient dans la plus grande discrétion. En 1942, une rafle a eu lieu dans la commune d’Orcières et jusqu’au hameau de Prapic. Les Allemands avaient rassemblé tous les hommes pour les envoyer au travail forcé dans les usines du Reich.

 

 

À Prapic, ce jour-là, un habitant avait réussi à y échapper en se cachant dans un tas de fumier. Un autre, Lucien Chevallier, avait pris l’habitude de dormir sur le plateau de Charnière, dans une cabane au-dessus de Prapic et une nuit, de temps à autre, dans son foyer. Un jour, où il avait dormi chez lui, il s’est fait cueillir au petit matin par les Allemands à l’affût. Envoyé dans une usine au nord de l’Allemagne, il est décédé sous les décombres de l'usine bombardée.

 

« Celui qui ne sait pas d’où il vient ne peut savoir où il va ».

Une plaque est donc dressée sous la croix de Lorraine, à la mémoire des résistants locaux, plaque offerte par un Marseillais en séjour. Quant à la croix, c’est Jean-Léon Blanc Gras qui a interpellé les communes d’Orcières et de Châteauroux-les-Alpes, ainsi que le Parc des Ecrins, afin de la remettre en état. Une rénovation rapide qui a néanmoins nécessité un héliportage sur place.

 

 

Si Jean-Léon Blanc-Gras, décédé à l’âge de 89 ans, n’a pu observer le travail fini, désormais tous les randonneurs pourront s’adonner à un exercice de mémoire.