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Hautes-Alpes : de plus en plus de migrants mineurs à accompagner

SOCIAL / Les places d'hébergement sont toutes occupées et la charge financière commence à peser lourd.

 

- Hautes-Alpes -

 

Une assemblée plénière quasiment à huis clos s’est tenue ce mardi au Conseil départemental des Hautes-Alpes. Les grilles en fer fermées, une porte dérobée pour entrer, afin d’éviter aux migrants et associations qui occupent la place Saint-Arnoux de Gap de pénétrer dans l’hémicycle. Le collectif « Un toit, Un droit » a installé un camp de soutien aux migrants ce lundi, lors de l’arrivée de 15 demandeurs d'asile de Briançon.

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Pourtant, les élus du département ont, entre autres, parler d’eux : plus précisément de la situation des « MNA », les Mineurs Non Accompagnés que le département se doit légalement de prendre en charge.

 

Entre devoir d’humanité et manque de moyens

« Je voudrais rappeler l’exemplarité de ce département, dans l’accueil des mineurs », des propos qui viennent de l’opposition marquant ainsi l’unanimité des élus sur ce point. Selon Gérard Fromm, le département des Hautes-Alpes fait le maximum pour accueillir les « Mineurs Non Accompagnés », ces moins de 18 ans qui migrent, fuyant guerre et pauvreté dans leur pays. Des MNA qui étaient 28 en 2015, 65 en 2016 et plus de 200 actuellement. « On ne peut pas tout faire, mais je demande que l’on soit respectueux », insiste Gérard Fromm qui demande qu’une délégation soit reçue par le président du département, Jean-Marie Bernard.

Un département qui n’a plus de place de libres dans les structures d’accueil. « Je retiens le manque de moyens pour le département de prendre en charge les mineurs. L’État ne transfère pas les moyens financiers dont on aurait besoin, pour les accueillir dignement et humainement », regrette en séance Patricia Vincent, de l’opposition. Les élus voteront finalement à la majorité une enveloppe supplémentaire de 580.000 euros pour l’accueil des « Mineurs Non Accompagnés ».

 

Renvoi ou non des demandeurs d'asile ?

Plus largement, le problème se pose sur l’application ou non de la directive Dublin III, qui permet au préfet de renvoyer ou non les migrants hors de France, afin qu’ils fassent leur demande d’asile dans le 1er pays d’arrivée en Europe dits "de Dublin", celui où ils ont été enregistrés. « Il faut prendre en compte le sujet humain. Il faut prendre aussi en compte la capacité qui est la nôtre sur les budgets à tenir une situation qui n’est plus tenable. Si on veut pouvoir régler ce problème, il va peut être falloir avoir un regard de fermeté et exiger que ces accords de Dublin soient respectés », appelle de ses vœux Arnaud Murgia, particulièrement irrité par la présence de manifestants devant les vitres de l’hémicycle.

Une position contestée par l’opposition départementale. En tout état de cause, la loi impose pour l’instant aux départements d’assurer l’accueil des « Mineurs Non Accompagnés », sans aucun quota.