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Hautes-Alpes : les Législatives chez Les Républicains ou l’inconstance des soutiens pour les candidats

POLITIQUE / Si Catherine Asso n’aura pas pâti d’infidélités dans ses soutiens, pour Arnaud Murgia après sa qualification pour le second tour des législatives, celui-ci se voit à nouveau soutenu par Les Républicains qui l’avait pourtant suspendu il y a à peine un mois.

 

- Hautes-Alpes -

 

L’entre-deux-tours des Législatives dans les Hautes-Alpes à droite nous réserve à nouveau un bel exemple de ce que la constance des soutiens est en politique : une variable d’ajustement, liée aux résultats du plus fort avant la dernière ligne droite.

Si pour Catherine Asso, candidate LR-UDI sur la 1ère circonscription, les appuis de sa famille politique sont constants d’un tour à l’autre, (Roger Didier, Jean-Michel Arnaud, Jean-Marie Bernard et une majorité des conseillers départementaux de droite …), pour Arnaud Murgia, candidat DVD, sur la 2ème circonscription, il n’en est pas de même.

 

De l’investiture à la dissidence en passant par la suspension avant un retour en grâce

Arnaud Murgia qui fut initialement investi par Les Républicains et l’UDI, avant de se voir détrôné par Chantal Eyméoud suite aux accords politiques passés entre la droite et le centre, s’est vu lâché tour à tour par les élus de sa famille politique, dénonçant « un entêtement » face au choix du parti, avant de se voir suspendre de LR pour 3 ans par le secrétaire général du parti, Bernard Accoyer. Un épisode qui lui fit perdre au passage son poste de président de fédération. Autant dire qu’avant le premier tour, Arnaud Murgia se retrouvait quasi seul contre tous.

Mais depuis les urnes ont parlé, et le voici au second tour, loin devant Chantal Eyméoud arrivée 5ème, face à Joël Giraud (LREM). Une victoire personnelle qui permet au conseiller départemental, quelle que soit l’issue du second tour, de se placer à nouveau au centre d’une famille politique qui lui avait tourné le dos. Premier signe de ce retour en grâce : le président (LR) du conseil départemental, homme politique légitimiste, Jean-Marie Bernard, dont les convictions se sont toujours rangées derrière les choix de Paris, tout en dénonçant une base «pas assez entendue », s’était rangé tour à tour derrière Arnaud Murgia, puis Chantal Eyméoud et aujourd’hui à nouveau derrière son conseiller départemental de Briançon, appelant « à l'union totale derrière nos candidats (C.Asso et A.Murgia) pour le second tour. »

Deuxième démonstration de soutien et d’une inconstance flagrante, pour un parti secoué face au risque d’une débâcle annoncée, celle de Bernard Accoyer. Le secrétaire général LR, qui avait signé le 16 mai dernier le courrier de suspension d’Arnaud Murgia, lui apporte à nouveau dans un courrier son soutien pour le second tour. Soulignant au candidat que « notre parti (Les Républicains) est pleinement mobilisé derrière vous jusqu’à la victoire. »

Si la politique réclamée par les électeurs passait par la constance et la sincérité, de ce point de vue, LR est clairement passé à côté dans cette élection dans les Hautes-Alpes.

 

Le Briançonnais et ses deux droites irréconciliables

En revanche, en matière de constance politique à droite, le Briançonnais reste lui divisé entre le camp Murgia et le camp Gryzka, quitte aujourd’hui à se tourner vers En Marche !. C’est le choix qu’a opéré Marc Breuil, conseiller municipal (LR) d’opposition de Briançon. Proche du chef de file de l’opposition briançonnaise Romain Gryzka, Marc Breuil annonce aujourd’hui soutenir la candidature de Joël Giraud pour le second tour des législatives. Soulignant notamment le travail du député sortant sur la loi Montagne : « Joël Giraud a réalisé un excellent travail lors des travaux sur la Loi Montagne et est intervenu sur de nombreux points pour prendre en compte les spécificités de notre territoire. »

Il est fort à parier que si cela relève officiellement d’une initiative personnelle, sur le terrain la droite briançonnaise risque de ne pas être très entreprenante sur les marchés en faveur du candidat Murgia.