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Hautes-Alpes : le dernier budget sain pour le département

POLITIQUE / Les élus estiment avoir tout fait pour dégager des marges d'investissements, mais uniquement pour 2017.

 

- Hautes-Alpes -

 

« On est au pied du mur » a annoncé Jean-Marie Bernard, le président du Conseil départemental des Hautes-Alpes. Un département qui votera son budget primitif ce jeudi matin, après avoir perdu 9 millions d’euros de dotations de l’État entre 2013 et aujourd’hui. Elles sont passées de 35,3 millions d’euros à 24,4 millions en 2017.

Un budget 2017 alourdi par la hausse régulière du nombre de bénéficiaires des allocations (RSA, APA…), mais aussi alourdi par la revalorisation du RSA, le déplafonnement de l’accueil des mineurs isolés non accompagnés (1,2 millions d’euros), ou encore l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires, la hausse des cotisations sociales, l’application de la Loi Peillon transférant aux départements l’entretien des équipements numériques des collèges (600.000 euros).

 

Le dernier budget « dynamique »

Le volet social pèse 67 millions d’euros, dans un budget global à 218,1 millions d’euros. Le département qui prévoit tout de même d’investir 35,5 millions d’euros, dont 16 millions en autofinancement [en baisse d’un million d’euros par rapport à 2016, ndlr.], sans augmenter la fiscalité et avec un recours à l’emprunt à hauteur de 23,3 millions d’euros. Des fonds qui iront à la rénovation de la Maison des Solidarités d’Embrun, la suite du chantier de la Rocade de Gap, une participation à la rénovation de la Ligne des Alpes, les premiers travaux d’amélioration de la RD 1075, le début du chantier du carrefour giratoire de Saint-Crépin, ou encore les premières études sur la sécurisation de la RD 1091.

 

Les dépenses prévues en 2017 (en millions d'euros) :

 

 

Un budget de rigueur

Pour maintenir la tête haute, depuis plusieurs années, le département tente de mettre de l’argent de côté, soit près de 4 millions d’euros qui seront utilisés cette année. Deux emprunts à taux variables seront aussi transformés en prêts à taux fixes, pour gagner quelques euros. Les élus de la majorité assurent avoir tout fait pour continuer d’avoir les moyens de ses engagements et missions, mais 2017 seulement. « Je pense qu’aujourd’hui les départements ne pourront pas aller plus loin. Ils seront dans de vraies difficultés », regrette Patrick Ricou, vice-président du Conseil départemental des Hautes-Alpes en charge des finances. « On va être obligé de réduire nos domaines d’intervention, notre périmètre d’actions et cela va forcément avoir des impacts sur le territoire. »

L’élu en appel au prochain gouvernement, « quel qu’il soit »¸ pour remettre à plat les financements et recettes des départements. « Mon sentiment est que le statu quo n’est pas possible. On ne peut pas tenir à long terme, sur une diminution de nos recettes qui nous est imposée et sur une augmentation de nos dépenses qui nous est également imposée ». Une majorité qui assure se mettre déjà au travail pour imaginer le budget 2018, en cherchant de nouvelles économies et en n’excluent pas d’augmenter les impôts.

 

Patrick Ricou, vice-président du Conseil départemental des Hautes-Alpes en charge des finances :