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Hautes-Alpes : primaire de la gauche, « choqué par le cafouillage des résultats » il renonce

POLITIQUE / Président d’un bureau de vote dans les Hautes-Alpes, Pierre Duvic se dit « choqué par le cafouillage qui a entouré les résultats » et renonce à être présent pour le second tour. « Une attitude qui ne fait que porter un discrédit, injustifié, sur toute une équipe » pour l’organisatrice du scrutin dans le département.

 

-Hautes-Alpes-

 

Après les cafouillages qui ont entaché la communication des résultats du premier tour de la primaire de la gauche, la Haute Autorité et le comité d’organisation ont rendu publics, ce mardi 24 janvier dans la soirée, les résultats détaillés par bureaux de vote, circonscriptions législatives, départements et régions. Ceux-ci portent sur 95 % des 7 208 bureaux de vote finalement recensés et 536 circonscriptions. Mais à cette heure manquent encore les résultats de la Haute-Corse, des départements outre-mers et des Français de l’étranger…

À ce stade, 1.599.618 électeurs ont pris part au vote, soit une participation de 3,5 % des électeurs inscrits. Le nombre de bulletins blancs ou nuls s’élève à 21.203, soit 1,32 % des votants. Benoît Hamon a obtenu 578.141 voix (36,63 % des exprimés), Manuel Valls 503.550 (31,90 %), Arnaud Montebourg 277.545 (17,58 %), Vincent Peillon 109.451 (6,93 %), François de Rugy 61.651 (3,91 %), Sylvia Pinel 31.899 (2,02 %) et Jean-Luc Bennahmias 16.178 (1,02 %).

En savoir plus >>> Alpes du Sud : primaire de la gauche, les résultats bureau par bureau

 

Trois jours d’attente, trois jours de trop…

Ainsi, Pierre Duvic, militant du PS depuis 10 ans, et président du bureau de vote des primaires de la Bâtie-Neuve pour le premier tour rend son tablier pour le second tour. « Choqué par le cafouillage qui a entouré l'annonce des résultats au niveau national, j'ai décidé de remettre ma démission de président de ce bureau de vote », témoigne ce militant sur Alpes 1.

Un témoignage qui fait suite à un courrier envoyé à la responsable du Comité Départemental d'Organisation des primaires, Marie-Jo Allemand. « Le premier tour des primaires citoyennes a été marqué par de grosses interrogations sur la sincérité des résultats dans ces circonstances, je ne peux cautionner des pratiques qui contribuent à semer le trouble dans l’esprit de nos concitoyens, et qui mettent gravement en cause l’honnêteté de ce scrutin, peut-on lire sur ce courrier.

 

« Je suis très déçue de cette attitude »

De son côté, Marie-Jo Allemand, en charge de la bonne tenue du scrutin dans le département n’a pas de mots assez forts pour qualifier l’attitude « minable » de Pierre Duvic. « Les déclarations de Pierre Duvic n’apportent que du discrédit, injustifié, au travail de toute une équipe qui s’est déroulé sous le contrôle d’huissier », dénonce Marie-Jo Allemand. Regrettant au passage « le manque de courage d’un homme qui n’a même pas appelé pour en parler. »

Alors un cas isolé ? « Oui » selon Marie-Jo Allemand. « J’ai envoyé un message à tous les présidents de bureaux, qui ont tous répondu présents immédiatement et avec enthousiasme », précise encore la responsable de la primaire.

 

Un cafouillage et des explications

Pour Marie-Jo Allemand, ce cafouillage s’explique par des serveurs informatiques « trop sécurisés » avec un nombre de protocoles internes « trop contraignant pour remonter les résultats à temps. » « Nous avons, nous aussi eux beaucoup de mal à faire remonter les résultats définitifs (…) et s'il y a une erreur, elle réside dans le fait d’avoir cédé à la pression de l’annonce des résultats. »

Quant à l’empressement des dirigeants du Parti à annoncer des chiffres, pour le moins approximatifs, Marie-Jo Allemand défend l’idée que cela repose sur des statistiques. « Il est assez facile de donner un chiffre, même s’il n’est pas définitif à travers les estimations que chaque département peut avoir. » Pas de quoi douter de la sincérité du scrutin, pour la représentante locale…

Alors en guise de conclusion, si Les Républicains ont suivi l’initiative du PS sur l’organisation de primaire en France, c’est peut-être l’heure aujourd’hui au PS de suivre l’exemple de la droite en matière de collecte de données dans un délai qui ne dépasse pas les 72 heures (voire 24 heures) lors de l’organisation de scrutin ?