- Hautes-Alpes -
On savait la tension vive dans la commune de Vars entre le maire Jean-Pierre Boulet et l’ancien maire Pierre Eymeoud, entre temps revenu dans la majorité après les élections municipales partielles. Mais aujourd’hui la tension est montée d’un cran, dans le bureau du maire ce matin.
Parole contre parole :
Que s’est-il passé ce vendredi matin dans le bureau du maire de Vars ? À cette heure, deux versions s’opposent, sans qu’un seul témoin ne puisse appuyer l’une ou l’autre des versions, puisque les deux étaient seuls dans un bureau, porte fermée.
Première version, celle tout d’abord du maire actuel, Jean-Pierre Boulet, qui d’après trois sources différentes aurait fait face à un « homme –Pierre Eyméoud.Ndlr- rempli de colère et de haine », proférant des « insultes et des menaces. » Une colère qui se serait finie par une bousculade. « Pierre Eyméoud l’a attrapé par le col de la chemise et l’a bousculé. » Une bousculade qui s’est terminée chez le médecin avec 8 jours d’ITT, « que le maire n’a pas souhaité prendre », nous précise une source proche de la famille. Un récit qui se fait plus précis du côté du maire : « Ce matin, vers 10h30, Mr Eymeoud s'est introduit dans mon bureau et ma demandé avec véhémence de bien vouloir mettre à sa disposition un bureau afin qu'il puisse travailler. Je lui ai répondu que j'allais faire le nécessaire pour répondre autant que possible à sa demande. C'est alors qu'il a eu une attitude de grande violence verbale et physique et qu'il m'a agressé physiquement. Au delà de ce comportement inadmissible contre ma personne c'est la fonction même de Maire qui est bafouée. En aucun cas je ne peux accepter une telle attitude.»
Autre version : celle de Pierre Eyméoud. « Je ne remets pas en cause le fait que l’échange a été rugueux, et qu’il y a bien eu une altercation, mais en aucun cas, je n’ai levé la main ni même bousculé Jean-Pierre », précise l’élu sur Alpes 1. « Je suis venu réclamer un bureau, ainsi qu’un accès aux dossiers, qui nous avait été promis par le maire depuis plusieurs jours, pour que mon équipe puisse se mettre au travail », raconte Pierre Eyméoud. « Mais en tout état de cause, il n’était pas disposé à répondre à cette demande. » L’ancien maire qui réfute donc toute violence physique. « Tout cela n’est que de la manipulation, une stratégie de victimisation, comme Jean-Pierre Boulet sait le faire (…) mais franchement vous me voyez lever la main sur un homme dont je connais les problèmes cardiaques ? C’est surréaliste », se défend encore l’élu.
Quoi qu’il en soit, ce sera maintenant à la gendarmerie de Guillestre de donner suite ou non à l’affaire, puisque le maire de Vars est allé déposer plainte cette après-midi.
Vars, une commune d’ores et déjà victime.
D’un point de vue politique, c’est maintenant la commune qui se voit victime d’une situation de désaccord aussi bien politique qu’humaine, entre deux élus qui ont franchi un point de non-retour dans leurs rapports humains.
Quelle en sera la suite ? Il y a fort à parier que ce premier épisode n’est que le début d’une longue série de rebondissements et de futurs coup bas, qui se traduiront par la mise sur la place publique de dossiers jusqu’alors rangés dans les tiroirs. Quant au développement de la station et la mise en place de futurs projets structurants, ceux-là aussi risquent d’être mis en attente pour un moment. Peut-être jusqu’à la prochaine élection municipale… en 2020, dans une commune que certains décrivent comme une « principauté de non-droit ».