-Hautes-Alpes-
Le maire de Gap, et vice-président à la région PACA, Roger Didier, annonce avoir fait son choix depuis le mois d’août dernier, mais en aura finalement fait part publiquement trois jours avant le premier tour de la primaire de la droite et du centre. Il pour annonce son soutien au maire de Bordeaux, Alain Juppé. Alors pourquoi avoir attendu si longtemps pour prendre position ? Sur ce sujet le maire n’apporte pas d’explications précises, si ce n’est à travers un choix collégial partagé avec certains de ses proches.
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« Je soutiens un candidat qui a la stature d’un homme d’État et qui sait rassembler la droite, le centre et les déçus du Hollandisme », R.Didier
« La France a besoin de retrouver sa stabilité quitte à accepter de grande réforme »
Bientôt cinq ans de mandat pour François Hollande et une conclusion pour Roger Didier : « le pays est dégradé, et le président actuel en porte une grande responsabilité. » Il faut donc faire place à « l’alternance pour redresser le pays », insiste l’élu. L’alternance dans un contexte de défiance majeure entre citoyens et élus, « mais Alain Juppé saura selon moi répondre à cette défiance notamment parce qu’il ne sera pas dans une course à la réélection permanente. Il l’a dit, pour lui ce sera un mandat et rien d’autres et ça change beaucoup de choses lorsqu’on souhaite réformer un pays », argumente encore Roger Didier.
Autres raisons du ralliement à Alain Juppé, « sa campagne des primaires : pas d’invectives, ni d’agression et vraie stature d’homme d’État.» Mais aussi la ville de Bordeaux, dont Alain Juppé dirige la municipalité depuis près de 20 ans. « Je suis allé cet été à Bordeaux et j’ai pu constater le grand travail qui a été réalisé. » Un laboratoire à ciel ouvert à échelle locale dont pourrait donc profiter la France pour l’édile de la Capitale Douce.
Un choix en toute indépendance du président de Région, Christian Estrosi, soutien de Nicolas Sarkozy, en charge des questions économiques : « je n’ai pas eux à justifier mon choix auprès de mon président, en me choisissant dans son équipe il savait à qui il avait à faire ! Je suis un homme libre et ce n’est pas maintenant qu’on me dictera la direction à suivre. » Pour autant les choses sont claires, « au final je me rangerais derrière le vainqueur de la primaire, quel qu’il soit. »
Un choix pour la présidence mais pas encore pour les législatives de 2017
Il n’aura échappé à personne que le maire de Gap n’a toujours pas abandonné l’idée de se présenter aux élections législatives de 2017. Lui qui est depuis toujours considéré comme un Gapençais indéracinable, admet aujourd’hui à travers son poste de vice-président à la région que « la délocalisation ne lui déplait pas. » De là à entendre que les allers-retours entre Gap et Paris seraient un nouvel objectif, il n’y a qu’un pas … que nous franchissons, même si celui-ci argue l’idée que « le choix d’un candidat pour la France est trop important pour penser aux législatives. »
En effet, Roger Didier a bien entendu la volonté d’Alain Juppé de revoir les investitures des candidats aux législatives « données en son temps par Nicolas Sarkozy qui entre temps ne dirige plus le parti et qui en cas de défaite, remettra automatiquement en jeu les investitures acquises à cette heure. » Quid donc d’un soutien à la candidate investie sur la circonscription de Gap, Corinne Chanfray ? « Je n’ai rien contre elle, mais je ne la connais pas (…) mais rassurez-vous en ce qui me concerne je vous ferais part de mon choix en temps et en heure », précise le maire de Gap.
Roger Didier, candidat investi si Juppé l’emporte ? Un choix qui pour certains signifierait tout simplement la fin des recherches pour une alternative à la candidature de Corinne Chanfray, « si Roger y va, personne à droite ne se mettra à travers son chemin, il pèse trop politiquement », nous confiait une des personnalités politiques intéressé par l’enjeu des législatives.
Alain Juppé et les élus des Hautes-Alpes
Nombreux sont les élus haut-alpins à s’être déjà rangé derrière la candidature d’Alain Juppé comme Roger Didier. Ainsi parmi ceux qui ont publiquement annoncé leurs soutiens on retrouve les vices-présidents du conseil départemental, Patrick Ricou, Maryvonne Grenier, Marc Viossat et Gérard Tenoux. La conseillère départemental Françoise Pinet. Le maire de Tallard, Jean-Michel Arnaud ainsi que le président du Modem 05, Stephan Blondel. Une liste sur laquelle le nom de Chantal Eyméoud, maire d’Embrun et 2ème vice-présidente (UDI) à la Région PACA pourrait s’ajouter.