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Hautes-Alpes : nombreux dossiers empilés sur le bureau du Préfet

POLITIQUE / Le préfet des Hautes-Alpes a fait sa rentrée et balayé tous les dossiers d'actualité : sécurité, radicalisation, intercommunalité, arboriculture, loup, emploi...

 

- Hautes-Alpes -

 

Le préfet des Hautes-Alpes a officiellement fait sa rentrée ce mardi, en faisant le point sur les dossiers d’actualité. En premier lieu, celui de la sécurité en cette période d’État d’urgence. Philippe Court a réuni, la semaine dernière une cellule de vigilance face aux cas de radicalisation. Elle réunit principalement des élus. « Le but, c’est de détecter les signaux faibles. C’est un signal qui, pris individuellement, ne suffit pas à caractériser une mécanique de radicalisation, mais dès qu’on le rapporte à plusieurs acteurs nous permet de l’identifier », explique le préfet, qui parle d’un « petit nombre » de cas à surveiller. Le préfet des Hautes-Alpes qui assurera une formation sur le thème de la radicalisation auprès des acteurs publics, les 26 et 27 septembre prochain.

 

1.300 réservistes appelés cet été

Selon le préfet, Philippe Court, les effectifs des forces de l’ordre sont suffisants dans le département. « Ce que je constate aujourd’hui, ce sont que les forces de sécurité intérieure, qui font de gros efforts, assurent la totalité de leurs missions. »

Les Hautes-Alpes ont tout de même bénéficié de la réserve opérationnelle, qui « a permis d’assurer la sécurisation de plus de 71 manifestations, avec au moins un millier de spectateurs. » Ce sont 1.300 journées gendarme qui ont ainsi été utilisées en juillet et en août. « Cette ressource, on va pouvoir continuer à en disposer. »

 

Le CER ouvrira bien à Tallard

Malgré l’inquiétude de nombreux riverains, un Centre éducatif renforcé ouvrira au 1er janvier prochain. L’arrêté sera pris cette semaine, par le préfet des Hautes-Alpes. Il s’agit d’une alternative à l’incarcération, pour six à huit mineurs, accueillis quelques semaines sur place. « C’est un projet qu’a voulu l’État. » Ce centre sera géré par l’association SOS, qui gère plusieurs CER en France et compte plus d’un millier de salariés. « Ce projet reflète notre vision et notre lecture de la célèbre ordonnance de 1945, qui a toujours préféré l’éducation à l’incarcération ». Un CER qui se voudra comme une ultime et dernière chance pour ces jeunes.

 

Intercommunalités : au travail !

Une rentrée politique marquée par la réforme intercommunale. Les 1ers arrêtés de création vont être pris prochainement. Une carte qui fait passer le nombre d’intercommunalités de 20 à 9 au 1er janvier 2017. Deux déborderont sur les Alpes de Haute-Provence et la Drôme. Philippe Court a appelé les élus à jouer de bonne volonté, pour que les fusions se passent au mieux. D’autant que les nouvelles intercommunalités auront un délai d’un an maximum pour mettre en place leurs compétences obligatoires et deux ans pour les compétences facultatives.

Le préfet des Hautes-Alpes qui réaffirme que ce schéma a été créé dans le dialogue et sans omettre les principes de la démocratie. « Un long mécanisme de concertation, qui a d’ailleurs été engagé par mon prédécesseur, que j’ai poursuivi en consultant la CDCI [Commission départementale de coopération intercommunale ndlr.], mais également les maires concernés. Il s’est poursuivi, par deux fois, par le vote du schéma en CDCI. » Cette nouvelle carte est donc indiscutable, votée à la majorité qualifiée des 2/3, répondant ainsi aux menaces de recours sur le périmètre de la future agglomération Gap-Tallard-Durance.

 

Le loup, les pommes et la sécheresse

Le dossier agricole est également très épais sur le bureau du préfet Philippe Court, qui annonce plusieurs priorités pour cette rentrée. Dès le 15 septembre, les gardes de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCSF) ne seront plus obligatoires lors d’attaque du loup. Les constatations pourront se faire par les éleveurs eux-mêmes. Une expérimentation autorisée par le Ministère de l’Environnement. « En matière d’indemnisation, nous allons aussi loin que possible. Nous avons un principe : en cas d’attaque, le doute bénéficie toujours à l’éleveur. » Actuellement, quatre tirs de prélèvement renforcés sont actifs dans le département, autorisant le prélèvement de 9 loups. En cette période de chasse, les chasseurs agréés peuvent participer à cette régulation.

L’élevage qui n’est pas la seule profession agricole en difficulté. Les arboriculteurs commencent à demander l’aide des pouvoirs publics. Le renouvellement des vergers de la Durance va être nécessaire, pour garantir une bonne productivité. Un rajeunissement des arbres, une diversification des variétés de pommes et une modernisation dans l’organisation de la filière sont nécessaires selon le préfet du département. « Chaque année, il faudrait renouveler 4 à 5 % des vergers ». Un coût qui pourrait se négocier dans le CPER 2015-2020, lors des négociations à mi-parcours.

L’agriculture des Hautes-Alpes touchée par la sécheresse cet été. « Il y a deux lieux, dans le territoire ; sur lequel nous travaillons : le Buëch, où je soutiens activement la démarche des ASA à se regrouper pour sécuriser l’irrigation agricole. » Le deuxième lieu est le Drac desservant le bassin Gapençais, où pour le préfet la même source, qui plus est à ciel ouvert, n’est plus viable pour fournir les agriculteurs et les réserves d’eau potable. « Nous promouvons un projet qui tend à la fois à sécuriser l’alimentation en eau potable de la ville de Gap, en allant chercher l’eau dans un forage souterrain et également à sécuriser l’irrigation. »

 

De l’argent pour les routes et l’emploi

Philippe Court a voulu mettre fin aux spéculations qui entourent le chantier de la Rocade de Gap. Selon le représentant de l’État, les travaux se déroulent normalement, avec des « aléas classiques », assurent l’ancien ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. L’ouverture du tronçon central est toujours prévue pour 2020, voire fin 2019. Concernant les négociations entre les services de l’État et la ville, sur les acquisitions foncières, un compromis aurait été trouvé en janvier dernier.

La RN 85 et la RD 1075 qui bénéficieront de 10 millions d’euros de travaux d’amélioration et de sécurisation assure Philippe Court, rappelant le Contrat de plan État-Région 2015-2020. Une enveloppe qui prévoit une étude pour pérenniser ces axes. 600.000 euros d’études seront aussi déboursés pour la RD 1091, là où l’État a déjà investi 9 millions d’euros dans les travaux du Tunnel du Chambon. Une somme qui vient en plus des aides économiques versées et à venir. Un appel à projets a été lancé, pour faire de La Grave et Villar d’Arène des destinations touristiques majeures. « Une montée en gamme », en développant le tourisme sportif, avec le vélo notamment. Des enveloppes financières seront alors débloquées dans les prochaines semaines.

L’État qui se félicite de son dispositif d’aide à l’embauche dans les PME : une aide de 2.000 euros par an, pour toute embauche en CDI, ou CDD de plus de 6 mois. « Un succès, plus de 1.600 recrutements accompagnés depuis janvier. » Le préfet qui souligne que la demande d’emploi est repartie à la hausse, bien que le chômage touche, toutes catégories confondues, 12.570 personnes sur les Hautes-Alpes.

 

Philippe Court sur la question du terrorisme

Philippe Court sur la carte de l'intercommunalité

Philippe Court sur le CER de Tallard

Philippe Court sur le dossier loup

Philippe Court sur la problématique de l'eau