- Hautes-Alpes -

Le recteur de l’Académie d’Aix-Marseille était à Gap ce mardi. Comme chaque année, le représentant de la Ministre de l’Éducation Nationale fait le tour des départements de sa circonscription. Bernard Beigner s’est donc arrêté dans les Hautes-Alpes ce mardi. « La démographie de ces deux départements [Hautes-Alpes et Alpes de Haute-Provence ndlr.] est en diminution. Nous aurions dû retirer des moyens. Non seulement, il n’y a pas eu de moyens retirés, mais on en a ajouté », a tenu à spécifier le recteur sur Alpes 1.

L’école pour tous, mise en application

Bernard Beigner a été invité à se rendre dans les écoles maternelle et élémentaire de Fontreyne à Gap, là où sera construit d’ici l’automne une extension. Elle accueillera le tout nouveau pôle ULIS, pour Unité localisée pour l'inclusion scolaire. Il s’agit des anciennes classes CLIS. Il en existait deux, pour les handicaps cognitifs et moteurs. Désormais ce pôle accueillera également, depuis cette rentrée, des enfants autistes. « Le système éducatif français doit scolariser tous les enfants. Il ne doit exclure personne. Nous savons que nous avons encore de gros efforts à faire, mais nous progressons d’années en années. »

Le numérique transforme la pédagogie

Le recteur de l’Académie d’Aix-Marseille qui a félicité le département des Hautes-Alpes car étant le plus en avance sur la région en matière de numérique dans les écoles. Alors qu’un plan national a permis de numériser deux collèges, Fontreyne et celui de Saint-Bonnet, il a été décidé d’accompagner également les écoles du réseau pédagogique. Une convention a été signée ce mardi, entre le maire de la ville Roger Didier et le recteur Bernard Beigner. Elle va permettre de subventionner quatre écoles élémentaires, dont celle de Fontreyne en tablettes numériques pour les élèves et outils pédagogiques numériques pour les enseignants. Une aide de l’État à hauteur de 50%.

Le recteur de l’Académie d’Aix-Marseille qui s’est également rendu, ce mardi matin, au collège Dominique Villars de Gap. Il a notamment expliqué la réforme du collège, qui entre en application à cette rentrée. Elle renforce l’apprentissage des langues vivantes et anciennes, prévoit un meilleur soutien scolaire et renforce le socle commun de connaissances élémentaires.

Expliquer et agir face aux attentats

Une rentrée scolaire 2016 particulière pour le recteur d’Aix-Marseille, Bernard Beigner, car placée sous le signe de la sécurité contre de possibles attentats terroristes. Des mesures sont donc à mettre en place et expliquer dans les établissements. « On commence par faire l’inventaire général des lieux : qu’est-ce qui est nécessaire pour sécuriser, pour éviter les intrusions ? Ce travail est en cours et va être pleinement réalisé dans les prochaines semaines. »

Chaque professionnel, dans les écoles, collèges et lycées, a reçu un guide papier, reprenant la conduite à tenir, ou encore comment détecter un cas de radicalisation chez un élève. « Il faut que nous les formions à quelque chose à laquelle ils ne s’attendaient pas. Il faut leur expliquer les réflexes à avoir et surtout à éviter les mauvais réflexes. » Des enseignants et professeurs qui devront savoir agir en cas de confinement, notamment pour assurer le calme dans la classe, la calfeutrer, bloquer les accès. Ils devront aussi savoir évacuer en toute sécurité un établissement scolaire.

Des enseignants qui ont aussi une tâche difficile : celle d’expliquer le pourquoi du comment aux élèves, notamment les plus jeunes. « Il ne faut pas que nous génèrerions de la panique. Il faut que nous expliquions ce qui peut arriver », précise sur Alpes 1 Bernard Beigner. Il faut trouver les mots justes, expliquer la prévention contre les attentats, comme on pourrait expliquer dans les Hautes-Alpes le risque d’avalanches, ou encore de tremblement de terre. « Il faut que nous réintégrions que la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Ce travail prendra du temps. »

Des enseignants et élèves qui pourront tester leur apprentissage du confinement ou de l’évacuation, en cas d’intrusion ou d’attentat, lors d’un exercice de sécurité, dans les tous les établissements scolaires, avant les vacances de la Toussaint.