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Hautes-Alpes : qui est Jeune Nation ?

SOCIÉTÉ / La préfecture a décidé d'interdire la tenue de ce camp, du 11 au 17 juillet à Salérans

 

- Hautes-Alpes –

La préfecture des Hautes-Alpes a décidé d’interdire le camp « Jeune Nation ». Un camp « école » qui devait se tenir du 11 au 17 juillet sur un terrain privé de la commune de Salérans, mais qui a suscité une vague d’opposition, si bien qu’une réunion préfectorale s’est déroulée ce lundi à Gap.

Qui est vraiment Jeune Nation ?

Il s’agit d’un mouvement nationaliste, qui utilise comme credo « La France aux Français » et défend la réhabilitation du Maréchal Pétain. Mouvement créé à la fin de 1949 et dissous plusieurs fois, sans jamais pour autant disparaitre. Jeune Nation possède toujours un site internet, facilement consultable avec des valeurs claires : les nationalistes unis contre l’invasion, comme l’expliquait Yvan Benedetti, le directeur de Jeune Nation, lors du 2ème Forum de l’Europe en mai dernier : « Un migrant est un envahisseur, un colonisateur, un soldat du mondialiste, de l’islamisme ».

Jeune Nation est un mouvement organisé : ils produisent un journal. L’approche de l’information se veut « sans concession ». Avec des titres plus évocateurs les uns que les autres : « Aubervilliers : bagarres entre arabes », « Suède, multiplication des viols de jeunes femmes par des envahisseurs », « Jumaah, envahisseur irakien, traduit devant le tribunal de Ratisbonne pour le meurtre de sa femme ». Jeune Nation propose également une chronique dite « du vivre ensemble et de la diversité », utilisant comme illustration une photo au slogan suggestif : « Complices de l’invasion : foutons les dehors ».

Levée de boucliers contre ce camp

Le camp Jeune Nation installé à Salérans a donc provoqué une levée de boucliers, de la part de syndicats, de personnalités politiques, ou d’associations. Pour autant, le rassemblement devait se tenir sur un terrain privé. Celui d’un ancien curé « antigaulliste avéré », comme le précise l’une de nos sources. Un homme arrivé à Salérans dans les années 60 et qui a déjà accueilli des colonies de mouvances d’extrême-droite, sans qu’aucun débordement ne soit à déplorer, toujours selon nos informations.

Selon le maire Eric Deguillame, ce camp a été interdit « pas peur de montées de violences, alors que depuis quelques jours plusieurs bâtiments communaux ont été tagués. » Pour Karine Berger, la députée socialiste des Hautes-Alpes, elle s’est dit satisfaite. « Nous devons défendre les idées républicaines contre cette propagande nauséabonde », a-t-elle déclarée. Autre réaction, celle de Christophe Pierrel, chef de cabinet adjoint de François Hollande : « L'État a pris ses responsabilités en interdisant le camp d'été organisé par Jeune Nation, qui prône l’apologie du nazisme, de l’antisémitisme, du racisme. » Pour le Mouvement de la Paix 05, "une victoire sur l’obscurantisme a été gagné. L’action sur les consciences doit se poursuivre".