Hautes-Alpes : un square à Paris pour le Briançonnais Oronce Fine

CULTURE / Le cartographe briançonnais a désormais un square à son nom dans les rues de Paris.

 

- Hautes-Alpes –

 

Un square de Paris a été baptisé Oronce Fine ce jeudi, face à l’École normale supérieure, derrière la Panthéon. Il s’agit d’un astronome et carthographe de Villard-Saint-Pancrace, né en 1494 et décédé en 1555. Ce square porte son nom, grâce à la Fraternelle des Hautes-Alpes. Un combat de plus de 4 ans pour son président, Georges Dioque, décédé en janvier dernier. Oronce Fine a créé la chaire de mathématiques en 1531 au Collège Royal, devenu Collège de France. L’inuguration, ce jeudi, s’est déroulée en présence du député des Hautes-Alpes, Joël Giraud.

 

Qui est Oronce Fine ?

 

Oronce Fine (20 décembre 1494, Briançon – 8 août 1555, Paris), est un mathématicien, astronome et cartographe français qui réalisa la première carte de France imprimée dans ce pays. Il est également l'auteur d'une mappemonde, présentant la Terra Australis : la carte d'Oronce Fine.

En 1935, l'Union astronomique internationale a donné le nom de l'astronome français Oronce Fine au cratère lunaire Orontius.

La famille Fine est originaire de Villard-Saint-Pancrace. Il a étudié les sciences humaines et mathématiques à Paris au Collège de Navarre. Il s'est opposé au concordat que François Ier avait envoyé aux universités en 1517. Il a, pour cette raison, été emprisonné jusqu'en 1524. Il est toutefois nommé par le même souverain lecteur Royal des Mathémathiques (1530 ou 1531) et une chaire est créée pour lui au Collège royal, récemment fondé, en 1530. Il a exercé principalement les mathématiques et l'astronomie et a enseigné au Collège royal à Paris, devenu Collège de France, où il a enseigné jusqu'à sa mort.

En 1531, il avait défendu devant François Ier les mathématiques dans une épître sur leur dignité, perfection, et utilité. Il avait déjà aussi accompli avec distinction comme éditeur la publication des travaux de Georg von Purbach et Gregor Reich. Il se particularise principalement comme le principal initiateur de la Renaissance dans les études des mathématiques en France au XVIe siècle.

Il a contribué à l'établissement des mathématiques comme l'un des principaux sujets scientifiques en France. Il a largement écrit sur l'astronomie et la géométrie. Ses nombreux travaux scientifiques ont aidé à la popularisation des mathématiques traditionnelles et de l'astronomie issues de Ptolémée enseignées dans les universités à son époque.

Il était aussi un inventeur prolifique et constructeur d'instruments mathématiques et de cadrans solaires, qu'il a décrit dans des traités innovateurs. Un très rare cadran en ivoire, en forme de bateau (un « petit navire de Venise ») subsiste au musée Poldi Pezzoli de Milan. Il est signé « Opus Orontii F. 1524 » et appartenait au roi François Ier. (Milan était française après 1515).

 

 

Il s'intéressa aux nombreuses branches de la science entre autres l'art de la fortification, la cartographie, et vers 1519, il dessina une importante mappemonde. Il s'intéressa à l'astronomie, aux mathématiques, à la médecine, en publiant différentes œuvres d'une valeur considérable. Il est probablement plus connu comme cartographe que comme mathématicien dont les projections influenceront des cartographes plus tardifs comme Peter Apian et Gerardus Mercator. Il est l'auteur de plusieurs livres sur la géométrie, l'arithmétique, et l'astronomie dans le mi-XVIe siècle et, dans de nombreux cas, a produit beaucoup d’illustrations en gravure expertes dans ses travaux.

En cartographie, sa mappemonde en forme de cœur appartient à un groupe de dix-huit cartes en projection cordiforme éditées entre 1511 et 1566. Inspiré de l’une des projections décrites par Ptolémée (IIe siècle ap. J.-C.), ce système de projection fut codifié par un mathématicien de Nuremberg, Johannes Werner (1468-1528), dans un opuscule daté de 1514. Outre sa célèbre mappemonde cordiforme, il est l’auteur de la première carte de France dressée et publiée en France même, qui connut cinq éditions entre 1525 et 1557.

En 1961, le département d’État américain s’étonnait de la précision de ses cartes de certaines terres qui ne devaient être découvertes qu’au 19ème siècle, comme l’Antarctique, ce qui demeure un mystère.