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Hautes-Alpes : des experts de la montagne au 4ème RCH

ARMÉE / Gabriel, 43 ans, est adjudant-chef et militaire depuis 24 ans. Il a une spécialité à part. En plus d'être combattant dans l’infanterie, il est expert en montagne et anime la cellule sécurité montagne.

 

- Hautes-Alpes -

 

Gabriel, 43 ans, est adjudant-chef et militaire depuis 24 ans. Il a une spécialité à part. En plus d'être combattant dans l’infanterie, il est expert en montagne et anime la cellule sécurité montagne au 4ème Régiment de Chasseur de Gap. « Après avoir fait des années de pratique en montagne et obtenu des diplômes civiles et militaire, j'ai pu intégrer cette cellule sécurité montagne, afin de former des cadres, des militaires du rang, à la pratique de se déplacer et stationner en toute sécurité en montagne », explique-t-il sur Alpes 1. « Nous sommes quatre, 1 officier et 3 sous-officiers. Nous gérons toutes les sorties montagne du régiment, en suivant une trame d'exercices. Nous vérifions aisément si tout est en adéquation, la qualification des personnes, le niveau acquis, si la nivologie du terrain est adéquate pour leur sortie et aussi des niveaux techniques montagne, notamment l'escalade en déplacement. »

 

Une technicité importante à transmettre

Un métier qui éloigne un peu Gabriel des zones de combat. Mais il reste militaire, prêt à s’engager au front si nécessaire. « On s'en éloigne tout doucement, parce qu’on le pratique de moins en moins, mais s’il faut partir, on part. Je l'ai fait il y a 5 ans, en Afghanistan et en tout début de carrière en Yougoslavie ».

La technique de progression en montagne demande un savoir très particulier, pour évoluer en toute sécurité. « Cela demande un engagement, des prises de décisions sur le terrain, pour la météo, jusqu’au renoncement à la sortie montagne, aux crevasses, aux risques avalancheux et aux chutes de pierres qui peuvent avoir lieu sur une voie d'escalade. Toutes ces prises de décisions et ce stress, on le retrouve au combat et donc cette expertise montagne on la transmet aux futurs combattants. »

 

Une expertise à l’export

Ce savoir, cette expertise, il le partage aussi avec d'autres armées, dans le cadre de la formation d'armées étrangères. Ainsi, l'adjudant-chef a pu former à plusieurs reprises des combattants de l'armée libanaise, mais aussi géorgienne. « Il y a l'esprit corps d'armée et de cordée qui se combinent. On est soldat, on a des frères d'armes et on est montagnard, on a des compagnons. »

Gabriel qui espère pouvoir continuer son métier jusqu’à sa retraite, ses 58 ans, voire même plus tard, « tant que le physique va avec. » Il prépare actuellement le concours de major, pour devenir officier et espère un jour diriger la cellule montagne.