Hautes-Alpes : J.Giraud interpelle le préfet en faveur de la famille népalaise menacée d’expulsion

SOLIDARITÉ / Pour le parlementaire, le retour dans le pays d’origine de la famille Sherpa implique de réintégrer un pays instable, alors que le Queyras n’est ni surpeuplé ni en sureffectif dans les écoles, pour un couple qui bénéficie de promesse d’embauche.

 

-Hautes-Alpes-

Alors qu’une pétition a été lancée sur Internet, pour soutenir la famille Sherpa de nationalité  népalaise menacée d’expulsion. Le député PRG des Hautes-Alpes, Joël Giraud, demande au préfet Philippe Court de revoir sa position « en tenant compte de la forte volonté des élus et de la population locale d’accueillir cette famille. »

 

2245 signatures de soutien et une mobilisation qui ne faiblit pas

Rappel des faits : Arrivée dans le Queyras, suite au tremblement de terre du 25 avril dernier, elle se serait « parfaitement intégrée dans le village où ils habitent, Château-Queyras. » Sauf que voilà, leur demande de permis de séjour a été refusée, la Préfecture des Hautes-Alpes leur notifiant une OQTF, Obligation de quitter le territoire français. « Ils ont 90 jours pour repartir », regrette sur Alpes 1 Jean-Louis Poncet, le maire de la commune.

Ngima Sherpa et sa femme Mingma sont « membres de plusieurs associations locales » et leurs enfants Pema et Nima, âgés de 8 et 5 ans, sont « scolarisés à Château-Queyras depuis la rentrée 2015, ils ont exactement les mêmes activités que les autres enfants du village ». C’est ce que l'on peut lire sur cette pétition, déjà signée par plus de 372 personnes ce samedi à la mi-journée.

Pour le maire de Château-Queyras, alors que cette famille a tout perdu au Népal, ils ont pu trouver une nouvelle vie dans le Queyras. « Ils ont des connaissances de longue date. Ils ont une insertion très honorable. » Jean-Louis Poncet qui a demandé un rendez-vous au préfet du département, Philippe Court. « On est en train de voir comment on peut faire tous ensemble. En plus, pour eux, il y a des emplois en CDI à la clef. »

 

« J’en appelle à votre pouvoir d’appréciation relatif à votre fonction »

Ce n’est pas la première fois que le député des Hautes-Alpes prend position en faveur de la famille Sherpa. Déjà en novembre 2015, l’élu avait fait une demande de titre de long séjour à caractère « exceptionnel » auprès du précédent préfet, Pierre Besnard. Un courrier qui était resté sans réponse.

Aujourd’hui, Joël Giraud s’adresse au nouveau préfet Philippe Court, afin que celui-ci ne se base pas que sur « l’application stricto sensu des textes en vigueur », et en appelle à son « pouvoir d’appréciation relatif » de préfet, sur la base de ses « connaissances » du territoire et de « ses particularités . »

 

« Des menaces qui pèsent sur leur éventuel retour au Népal »

Pour le parlementaire, le retour dans le pays d’origine de la famille Sherpa implique de réintégrer un pays qui fait toujours face à « l’instabilité politique, la précarité, le sentiment d’insécurité accru, la scolarité très difficile et le traumatisme psychologique grave. »

Mais au-delà le député-maire de l’Argentière-la-Bessée, relaye « la parfaite intégration dans la vie sociale de notre département, leurs liens intenses avec des familles queyrassines, et les promesses d’embauches qui leur ont été faites. »  Rappelant au passage que des « besoins de personnel existent » aussi bien du côté de l’hôpital d’Aiguilles ou de la fromagerie de Montbardon, dans un territoire, le Queyras, qui ne souffre « ni de surpopulation (…) ni de sureffectifs dans les écoles. »