-Hautes-Alpes-
Comme souvent en matière de diversité dans les médias, il y a une ligne de fracture entre ceux qui pensent que tout va pour le mieux et qu'il n’y aurait rien à changer, et il y a ceux qui pensent que ça ne va pas, et donc qu'il faut changer les choses. En la matière la nouvelle présidente du groupe France Télévision, Delphine Ernotte, serait plutôt dans la catégorie de ceux qui jugent que sur les chaînes du groupe, il y aurait trop «d'hommes blancs de plus de 50 ans» sur ses antennes.
Et si l’on s’en tient exclusivement aux chiffres, les personnes «non-blanches» forment environ 14 % des visages vus à la télévision, selon un baromètre effectué par le CSA paru en octobre 2015. Mais 14 %, est-ce peu, beaucoup? Difficile de répondre, car la France n'autorise pas les statistiques ethniques, il est donc difficile de comparer ce chiffre à celui de la population générale. Mais selon l’institut Eurostat, les personnes issues de l’immigration de première ou seconde génération (qui ont au moins un parent né à l’étranger) représenteraient 26,6 % de la population.
Une situation que décrit Memona Hintermann-Afféjee, membre du CSA chargée de la diversité ainsi : «la France est une société créole, que cela plaise ou non. La télévision est très en retard sur la société et la situation réelle».
Quand diversité dans les médias et FNJ 05 ne font pas bon ménage.
En effet, Cyril Gamba, responsable FN du canton de Laragne et secrétaire départemental du FNJ Hautes-Alpes, relaye sur son Facebook un article du Figaro, intitulé « France 2 rechercherait un présentateur de JT issu de la diversité », celui-ci se lance dans le débat et traduit l’idée de la diversité par : « pour bien faire ils devraient aller jusqu'au bout de leur logique et mettre des transgenres de petite taille, de couleur et bègue.»
Une comparaison pour le moins hasardeuse, entre d’hypothétiques « transgenres de petite taille, de couleur et bègue » et une partie non négligeable d’une France qui n’est pas exclusivement blanche, qui ne doit pas remettre en cause la liberté d’opinion, mais qui devrait questionner les responsables locaux du FN sur le mode de communication et l’image qui se dégage de ce genre de comparatif pour le moins fétide.
