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Hautes-Alpes : un rassemblement pour ramener à Gap Elizardo Plumer

SOCIÉTÉ / Cet artiste cubain a été conduit au centre de rétention administrative de Nice ce jeudi. Il est menacé d'expulsion

Elizardo Plumer au centre, en décembre 2015

 

- Hautes-Alpes -

Elizardo Plumer, artiste cubain âgé de 39 ans, vit à Gap depuis 2009. Un artiste que tout le monde décrit comme implanté, accepté, il a même ouvert rue du Centre à Gap une galerie, la galerie Plumer. Pendant plus de cinq ans, il a vécu dans la légalité sur le sol français, jusqu’au printemps dernier, où sa demande de séjour lui a été refusée.

 

Sous le coup d'une OQTF, la police frappe à sa porte

Depuis, Elizardo était sous le coup d’une OQTF, Obligation de Quitter le Territoire Français. Mais jeudi matin, les forces de l’ordre sont venus l’interpeller directement chez lui. Une méthode de durcissement de l’Etat que dénonce Marie-Odile Lannoy, coordinatrice au sein de la CIMADE des Hautes-Alpes, "les procédures habituelles obligent les personnes à aller pointer toutes les semaines au commissariat, donnant ainsi un certain temps pour quitter le territoire". Après un interrogatoire ayant duré plusieurs heures, Elizardo Plumer a été conduit au sein du centre de rétention administrative de Nice, une collecte de fonds s’est déroulée pour lui permettre d’être représenté par un avocat. Il passera devant le juge des libertés ce mardi.

 

Plumer, le symbole de familles devant quitter le territoire

Plumer devient aujourd’hui un symbole, celui de familles menacées d’expulsion dans les Hautes-Alpes, "toutes sont plus ou moins dans la légalité dans la mesure où, à chaque fois qu’elles ont un refus, elles refont une demande à la préfecture qui suspend la décision », poursuit la représentante de la CIMADE. Mais une dizaine d’entre elles sont en fin de procédure, elles ont épuisé tous les recours et sont menacées d’expulsion dans les deux ou trois mois qui viennent. La CIMADE demande au préfet, Philippe Court, de s’appuyer sur la circulaire Valls de 2012, qui rappelle les critères permettant d’apprécier une demande d’amission au séjour de ressortissants étrangers en situation irrégulière. Avec la possibilité de leur délivrer un titre de séjour pour vie privée et familiale, salarié ou travailleur temporaire.

Une mobilisation a lieu ce lundi soir à 18h, devant la préfecture de Gap, un appel de RESF 05, Réseau d’Education Sans Frontière.

 

Marie-Odile Lannoy, représentante de la CIMADE dans les Hautes-Alpes :