-Hautes-Alpes-
Deux démissions au sein du conseil municipal de Gap : Élisabeth Fabregua et Bernard Jaussaud du groupe d’opposition Gap @venir, affilié au Parti Socialiste. Et c’est de nouveau la stratégie du PS qui est mise à mal.
Un rose PS qui pâlit dans l’opposition
Si pour Élisabeth Fabregua, c’est le temps qui semble manquer pour accomplir sa mission, pour Bernard Jaussaud, si les raisons invoquées sont professionnelles, il n’en reste pas moins que l’aspect politique joue un rôle majeur, l’après défaite des départementales et le climat au sein du PS l’auront poussé à prendre le large pour un temps.
Mais au-delà des décisions et des discours entendus, la conséquence directe de cette double démission est l’espace laissé au maire de Gap, Roger Didier, face à un PS qui n’aura que très peu porté haut les couleurs de l’opposition au sein de la municipalité. Même si Bernard Jaussaud aura mis du cœur à l’ouvrage pour défendre le travail de ses ex-camarades de banc lors de l’annonce de son départ, la réalité est tout autre : entre présence approximative lors des débats et transparence dans le rôle de lanceur d’alerte que représente une opposition pour la population, l’opposition PS se fait souvent doubler par la gauche de l’autre opposition, portée par le groupe Ensemble.
Pis, c’est aujourd’hui de Paris que s’opère la vigilance du PS, directement du bureau du chef de cabinet adjoint de François Hollande, par la voix de Christophe Pierrel, qui après la défaite des régionales n’en oublie pas son objectif premier : la mairie de Gap. Celui-ci ne prenant plus de gant pour griller la priorité à ses collègues alertant sur le parking de Bonne, ou bien encore sur le renvoi d’un conseil municipal pour cause de plénière à la Région pour un maire de Gap également vice-président à la région.
Le Modem, soutien de Christian Estrosi dans l’opposition avec le PS
Ou comment des accords municipaux passés viennent un peu plus affaiblir l’opposition du PS au sein du conseil municipal de Gap. Une fois le renoncement acté, les démissionnaires cèdent naturellement leurs places à leurs remplaçants, Marie-Jo Allemand et François-Olivier Chartier, et c’est là que le bât blesse avec un PS qui se perd encore dans les eaux troubles de la politique.
En effet François-Olivier Chartier est encarté au MoDem, un choix d’accord
qui nous ramène en 2014, une période encore trouble pour le MoDem, qui navigue de
nouveau seul au centre après le regretté soutient de François Hollande pour les
présidentielles de 2012. Un accord donc risqué mais tout de même signé.
Aujourd’hui partenaire de Les Républicains et de la campagne de Christian
Estrosi, c’est donc le PS lui-même qui a fait rentrer le loup dans les pâturages
de son opposition au maire de Gap.
Quant au MoDem dans les Hautes-Alpes, il a réagi par la fois de son président Stéphan Blondel, qui félicite François-Olivier Chartier mais précise que la nomination "l'est à titre personnel. Elle fait suite à une démarche individuelle lors des municipales de 2014, pour lesquelles il avait souhaité s'engager aux côtés" du candidat socialiste. Bernard Jaussaud, qui n'avait "ni l'investiture ni le soutien du MoDem des Hautes-Alpes.
Alors comment le Parti Socialiste justifiera cette nouvelle anicroche auprès des militants ? Éléments de réponse avec Karine Berger, députée des Hautes-Alpes et souvent soupçonnée dans sa propre famille politique d’être à l’origine des tumultes du PS 05, ce jeudi à 18h dans Au Bout de l’Actu.