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Hautes-Alpes : B. Jaussaud fait une pause politique et démissionne de l'opposition à Gap

POLITIQUE / Il reprend une vie professionnelle, mais garde l'envie de réformer les institutions et moderniser la démocratie.


- Hautes-Alpes -

Deux démissions au sein du conseil municipal de Gap : Élisabeth Fabregua et Bernard Jaussaud du groupe d’opposition Gap @venir, affilié au Parti Socialiste. Pour la première, elle estime ne pas avoir suffisamment de temps à consacrer à ce mandat, en raison de sa fonction de proviseur de lycée. « Ça demande beaucoup trop d’obligations, avec une profession qui ne me laisse pas de temps », a-t-elle annoncé ce lundi.

Pour le second, la vie professionnelle est aussi un motif, mais pas seulement. Bernard Jaussaud dénonce une opposition inaudible au sein du conseil municipal de Gap. Il dénonce l’absence de débat. « L’idée que, au sein du Conseil municipal de Gap, on ne puisse pas être entendu, que le débat soit réduit au strict minimum, qu’on ne puisse pas anticiper sur le développement de la ville, ça fait partie des véritables insatisfactions », dénonce la tête de liste des municipales de 2014, qui avait obtenu six sièges et 26,90% des suffrages au second tour. « J’ai connu des mandats dans lesquels on pouvait être investis, dans lesquels on pouvait faire avancer les choses. Ce n’est pas le cas au Conseil municipal de Gap aujourd’hui. »


Prendre du recul et réfléchir


Bernard Jaussaud regrette les décisions prises en interne, par « une équipe restreinte » autour du maire Roger Didier. « Il n’y a jamais eu de vrai débat autour de l’eau. On apprend dans la presse qu’il y a un projet de plan d’eau au sud de Gap, mais il n’y a pas de débat. Je ne parle même pas du parking de Bonne », regrette l’élu qui a déposé sa démission ce lundi.

Bernard Jaussaud veut reprendre une vie professionnelle, donc « j’ai besoin de temps et puis, c’est une manière de se ressourcer aussi. » Une manière de prendre du recul, après les échecs électoraux à la région PACA, ou encore dernièrement sur le canton de Gap 1, pour des élections départementales partielles. Le Parti Socialiste lui avait donné l’investiture, « à plus de 80%. C’est incontestable », mais ce sont les Divers Gauche Pascale Boyer-Guy Blanc qui se sont imposés. Bernard Jaussaud n’a pas passé le premier tour, avec seulement 13%. « J’ai le sentiment profond qu’il y a aujourd’hui un décalage fort entre la population et ses élus. J’ai envie d’amener aussi ma pierre à l’édifice et d’avoir une réflexion profonde sur les institutions, sur la manière dont on doit faire évoluer le rapport de la politique avec la population. »

 

Socialiste, mais…

 

« Comment est-ce qu’on peut avoir demain des citoyens qui se sentent investis dans la cité, se sentir représentés et, en même temps, avoir la capacité de gouverner et se faire entendre », se pose la question Bernard Jaussaud, qui assure avoir une réflexion personnelle. Il envisage, peut-être, demain de rejoindre un mouvement, une mouvance au sein du Parti Socialiste pour faire avancer ses idées, lui qui a toujours défendu une VIème République. « Je militerai toujours pour le Parti Socialiste. Je ne suis pas d’accord avec toutes les décisions, mais je partage les grandes valeurs du PS ».

Il faut, selon l’élu, rénover le système institutionnel « à bout de souffle ». Il se dit inquiet de voir cette « défiance permanente envers les élus ». Bernard Jaussaud fait donc une pause. Il sera remplacé, comme Élisabeth Fabregua par Marie-Jo Allemand et François-Olivier Chartier, encarté au MoDem, dès ce vendredi pour le prochain conseil municipal de Gap.