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Hautes-Alpes : J.Giraud alerte M.Valls sur les conséquences du manque de neige

ÉCONOMIE / L’économie de montagne va mal, ou pourrait être mieux défendue par l’État : c’est ce que souhaitent deux députés en France. Ils ont écrit au Premier Ministre Manuel Valls.


- Alpes du Sud –

Il n’a échappé à personne que ce début de saison hivernale ne commence pas sous les meilleures auspices : manque de neige, grande douceur et une conséquence directe dans les Alpes du Sud pour les stations. « Une perte moyenne de 40 % pour les exploitants des remontées mécaniques », déclaraient Yvan Chaix et Pierre Dabout, directeurs des agences de développement touristique 05 et 04, qui se traduit par 800.000 euros de perte pour une station comme Risoul.


J.Giraud député PRG des Hautes-Alpes et B. Laclais, députée PS de Savoie s’emparent du problème


Les deux députés ont donc écrit, le 28 décembre dernier, au Premier Ministre Manuel Valls, afin de lui faire part des conséquences économiques sur les territoires de montagne, en évoquant en premier lieu le contrecoup des attentats du 13 novembre.

S’ils rappellent leur soutien au gouvernement, de placer le pays en état d’urgence, les élus, alertés sur une désaffection de certains tour-opérateurs, constatent que l’emploi de mots forts a aussi « des conséquences psychologiques sur une partie de notre clientèle étrangère », qui « aura préféré la quiétude helvétique à des vacances dans un pays en guerre »,  relatent les élus.


Une situation économique « potentiellement délicate»


Joël Giraud et Bernadette Laclais soulignent également la situation économique « potentiellement délicate (…) notamment dans les massifs dépourvus de stations d’altitude. Les chiffres d’affaires risquent de ne pas être à la hauteur attendue. » Un risque souligné par le syndicat hôtelier FAGIHT, « 75% des établissements déclarent des annulations en raison du manque de neige, certains annonçant 50% d’annulations. » Une situation qui conduit les parlementaires à demander que « les collectes des taxes et cotisations puissent éventuellement être faites avec un calendrier bienveillant, en fonction des situations locales et des évolutions de la météorologie et de la fréquentation des massifs


La loi NOTRe, les intercommunalités et les offices de tourisme


Quel sera l’avenir des Offices de Tourisme, sous le giron des intercommunalités avec la loi NOTRe, alors que parfois plusieurs stations de ski concurrentes sont sur un même territoire ? « Une clarification est attendue. »

Parmi les points soulevés, l’attente du décret promis sur l’autorisation des motoneiges pour aller dans les restaurants d’altitude, après la fermeture des pistes. « La saison d’hiver ayant commencé, les professionnels sont évidemment vivement intéressés à une publication rapide de ce texte », assurant que plusieurs professionnels ont déjà acheté du matériel et embauché du personnel en prévision.


Les pré-enseignes publicitaires


L’interdiction depuis juillet dernier, des pré-enseignes publicitaires, est aussi mis en avant « Les professionnels ont aujourd’hui deux demandes : d’abord permettre d’attendre la mise en place de plans de signalisation d’information locale par les communes (…) et/ou modifier les textes pour autoriser les pré-enseignes des petits hôtels-restaurants. »


L’imposition pour les professionnels


Bernadette Laclais et Joël Giraud mettent en avant l’imposition pour les professionnels de payer une garantie du moment où ils commercialisent des séjours tous compris, hébergement et forfaits de ski par exemple. Des garanties souvent onéreuses, qui pénalisent les chiffres d’affaires, ou bien imposent une hausse des tarifs de l’hôtelier, avec un impact sur les réservations. « Après deux mois de fonctionnement, le constat est le suivant : soit aucune banque n’accepte de garantir l’hôtelier, soit elle le fait à un tarif très fortement remonté. Dans tous les cas, l’attractivité touristique de nos montagnes est pénalisée. »

 

L’Europe met à mal les secours


Enfin, le dernier point soumis au Premier Ministre Manuel Valls concerne les normes européennes en matière de secours héliportés en montagne. L’Europe qui impose la présence de deux membres d’équipage, en plus du personnel médical. Selon les députés de gauche, cette norme va dégrader la qualité de service, avec une autonomie et une vitesse de l’hélicoptère réduite, liés au poids de l’appareil. « Dans notre pays, plus montagneux, globalement moins densément peuplé que d’autres grands pays européens, rayon d’action et vitesse sont des éléments importants pour la sécurité des blessés et malades. »