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Hautes-Alpes : la sœur et le fils de la victime de Veynes s’expriment devant les jurés des Assises

JUSTICE / Procès devant la Cour d’Assises des Hautes-Alpes, après les violences mortelles commises à l'encontre de Wassila Marchand en mars 2013 à Veynes.


- Hautes-Alpes –

Deuxième jour de procès dans l’affaire des violences conjugales à Veynes en mars 2013, devant la Cour d’Assises des Hautes-Alpes. Wassila Marchand est décédée suite à une hémorragie cérébrale. Plusieurs coups lui ont été assénés, selon les experts venus à la barre ce lundi. Le 12 mars dernier, lors d’une soirée alcoolisée, une dispute aurait éclaté. La victime, âgée de 38 ans, est décédée le lendemain, à l’hôpital de La Timone à Marseille. Son compagnon, âgé de 41 ans au moment des faits, a été interpellé le jour-même dans le centre-ville de Veynes.

A la reprise de l’audience, ce mardi matin à Gap, c’est la sœur de la victime qui est venue témoigner durant plus de 50 minutes. Émue, elle a expliqué avoir été très proche de Wassila Marchand, surtout depuis décembre 2011, quand la victime a perdu subitement son mari, Jacques Marchand, le père de ses trois enfants. Une femme qui s’est mise à boire, tombant progressivement en dépression. Mais, selon sa sœur, Wassila Marchand cherchait à s’en sortir. « C’est elle qui a demandé à suivre des soins à Laragne ou à Briançon. » Un témoignage d’une aide-soignante de Briançon, lu par la présidente du Tribunal, a confirmé cette volonté de trouver une issue positive.


« Je ne l’ai jamais senti »


Elle essayait de s’en sortir, jusqu’à rencontrer Fouasi Hidri selon les témoignages. Une liaison amoureuse décrite comme tumultueuse. Ils avaient même fait appel à un conseiller conjugal. « Je ne l’ai jamais senti. C’était un manipulateur », a commenté à la barre son fils ainé. Il avait 17 ans à la disparition de son père. Il en avait 19 quand sa mère est également décédée. « Ma vie n’est plus pareille. J’avais déjà un peu de mal à ce qu’on remplace mon père, mais là. » « Ma sœur t’a donné ta chance. Tu ne le méritais pas. On ne te le pardonnera jamais », la sœur de la victime interpelle directement l'accusé dans le box des détenus. Elle dénonce un homme menaçant, qui s’en est pris à elle plusieurs fois.

« J’ai honte. Je n’avais pas l’intention de la tuer », a tenu à se défendre l’accusé, Fouasi Hidri. « C’est un homme dangereux. J’ai peur pour ma vie », a tout de suite rétorqué la sœur de Wassila Marchand. Elle a ajouté, les larmes aux yeux : « Je veux le dire à la justice, aux services sociaux, on aurait pu éviter cela. Je me suis battu contre des murs. Je me pensais protégée. Je suis déçue. » Quelques minutes de silence dans la salle d’audience. Une fois l’émotion passée, les débats ont repris autour des photographies de la scène de violence, dans leur appartement de Veynes.

Les plaidoiries sont prévues ce mardi après-midi. L’accusé, Faousi Hidri, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict doit tomber ce mardi soir.