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Hautes-Alpes : désertification médicale et les communes de Serre Chevalier coordonennt les ambulances

SANTÉ / Faute de médecins dans la vallée de la Guisane, les communes de Serre-Chevalier s’associent pour mutualiser la prise en charge des blessés sur les pistes


- Hautes-Alpes –

Faute de médecins dans la vallée de la Guisane, les communes de Serre-Chevalier s’associent pour mutualiser la prise en charge des blessés sur les pistes. Une mesure votée dans les communes du Monêtier-les-Bains, La Salle-les-Alpes et Saint-Chaffrey. Objectif : réduire les risques d’indisponibilités d’ambulances et diminuer  les délais d’attente. Chaque hiver, entre 1.400 et 1.500 secours sur pistes sont effectués en moyenne à Serre-Chevalier. Dans 90% des cas, les blessés sont pris en charge directement sur les stations, par des médecins.

Sauf que la Vallée de la Guisane est aujourd’hui un désert médical. « Pour la commune de Saint-Chaffrey, on n’a plus de médecins depuis le mois d’août. Nous sommes en train de réaliser trois cabinets médicaux, qui seront prêts courant février mais ce n’est pas pour autant qu’on a des médecins. À La Salle-les-Alpes, on a deux médecins, mais ils ne veulent plus faire de traumatologie. Au Monêtier-les-Bains, ils ont un cabinet médical, mais ils n’ont pas de médecins », explique sur Alpes 1 le maire de Saint-Chaffrey, Jean-Luc Neveu.

Une démarche d'ouverture de cabinets médicaux et de mutualisation des ambulances saluée par le Docteur Cuvilliez, exerçant à La Salle les Alpes. Mais qui souligne néanmoins que lui aussi prend en charge une partie de la traumatologie, "mais on ne peut pas tout faire. L'an dernier, huit médecins étaient présents dans la Vallée et prenaient en charge les différentes blessures". Mais suite au départ d'un médecin installé ou médecin titulaire, ses associés temporaires ont suivi.

 

Pas de médecins, mais des ambulances

 

Il a donc été décidé de mutualiser l’offre d’ambulances, en faisant appel à des entreprises locales et en permettant une présence active et réactive. Un dispositif pour répondre à l’urgence, alors que les pistes de Serre-Chevalier sont déjà ouvertes. « Nous avons réussi à mutualiser. La régulation des secours sur pistes pourra appeler telle ou telle ambulance, au fur et à mesure des besoins », précise Anne-Marie Forgeoux, maire du Monêtier-les-Bains et présidente de l’Office de Tourisme Briançon Serre-Chevalier. Chaque commune a désigné le marché à une entreprise, mais qu’importe, « la régulation ne se fera pas par site, mais par nombre de blessés. Le tout est d’arriver à faire en sorte que les blessés des pistes n’attendent pas longtemps pour être rapatriés. »

 

Des cabinets neufs pour séduire des médecins

 

Mais l’idéal reste de trouver des médecins qui veulent s’installer en Guisane, notamment à Saint-Chaffrey, où trois cabinets médicaux sont en construction. « On espère que ce sera la solution, ensuite il faudra trouver les médecins. Pour l’instant, nous n’en avons pas. Jusqu’à présent à Chantemerle, nous n’avions pas de cabinet médical. Là, on va pouvoir offrir un produit », espère Jean-Luc Neveu. Un cabinet médical entièrement rénové est aussi vide au Monêtier-les-Bains. La commune qui a travaillé tout l’automne pour proposer une antenne médicalisée directement sur place. « Les choses ne sont pas encore finalisées, mais elles sont très bien engagées. J’espère vraiment qu’on aura des médecins à partir de la première semaine de janvier », a annoncé sur Alpes 1 Anne-Marie Forgeoux.

Recruter des médecins, pour éviter aujourd’hui des transports vers Briançon, où les cabinets médicaux pourraient se retrouver surchargés. Notez que les transports en ambulance coûteront entre près de 150 euros en semaine et près de 300 euros les week-ends.