Votre ville : FORCALQUIER | Changer de ville

Hautes-Alpes : Manifestation en faveur du loup en vue ?

ÉCOLOGIE / Dans les prochains jours, une association de Briançon verra le jour. Elle compte porter sur la place publique un autre regard sur le loup dans les Alpes du Sud. À l’initiative de cette association, la Briançonnaise Annie Lalanne, qui souhaite dépolitiser le débat.


Hautes-Alpes – « Le loup incompatible avec le pastoralisme ? Faux », c’est par cette affirmation qu’Annie Lalanne, co-fondatrice de l’association « Sauvons le Loup » (association qui sera officiellement créée dans 10 jours –Ndlr-) entame son éloge en faveur du loup.

« Je comprends les éleveurs et leur ras le bol, mais je pense que le fond du problème n’est pas le loup (…). Il faut arrêter de politiser le sujet et de faire du loup le bouc émissaire de tous les problèmes de pastoralisme », nous déclare l’ex-candidate de « L’Amour est dans le pré », saison 7, et proche de la droite briançonnaise [n.d.l.r].

« Notre volonté de créer cette association part du postulat que tout le monde n’est pas contre le loup, et qu’il faut apporter un débat contradictoire ». C’est de cette volonté que ce dimanche 14 juin, les trois membres de la future association ont arpenté le  marché de Briançon,  « nous avons fait circuler une pétition en faveur du loup, près de 100 signatures ont été recueillies,  seulement une poignée de personnes ont refusé de signer (cinq personnes). Pour la quasi-totalité des gens rencontrés, ils estiment que l’abattage des loups est trop politisé ! ».


Une défense argumentée :


« Nos arguments étaient les suivants : nous avons constaté que la cohabitation avec le loup est possible, il existe une série de mesures de protection des troupeaux largement prises en charge par l’Etat : aides aux bergers, parcs électriques, chiens de protection,  tirs d effarouchements etc… Bien sûr, cela implique une préoccupation nouvelle pour les éleveurs, mais il a été démontré que la cohabitation fonctionne, dès lors que les mesures de protection des troupeaux sont mises en œuvre correctement, par des éleveurs motivés qui réadaptent leurs pratiques pastorales à la présence du loup ».

L’argumentation par l’exemple des pays voisins : « Les pays voisins à la France hébergent beaucoup plus de loups et l’élevage ovin s’y porte mieux avec ses 6 millions de moutons, la France n’est autosuffisante qu’a 51% en viande ovine. L’Italie,  avec ses 7 millions de moutons est autosuffisante à 67%, et compte une population de 600 à 900 loups. L’Espagne produit 14 millions de moutons lui permettant d’être autosuffisante à 116%. Avec une population de 2000 loups ».

« Si nous faisons le choix de maintenir une activité pastorale partout, réadaptons les pratiques pastorales à la présence de prédateurs naturels et à la préservation de la biodiversité », conclue Annie Lalanne.