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Hautes-Alpes : débits réservés, ou regarder l’eau passer

IRRIGATION / Le député PRG de la 2ème circonscription des Hautes-Alpes, Joël Giraud, a organisé des visites de terrain dans le Laragnais et le Valgaudemar

Hautes-Alpes -  L’eau fait bouillir la profession agricole dans les Hautes-Alpes, par les décisions que prend l’Etat. Ce qui est pointé : la loi sur l’eau, qui augmente le débit réservé des cours d’eau d’environ 40 %, afin de préserver le milieu aquatique. Actuellement de 500 litres par seconde, par exemple, dans la Vallée du Buëch, le débit réservé doit passer à 900 litres d’eau par seconde. Ce sont 400 litres qui ne pourront servir aux exploitants agricoles. C’est l’incompréhension pour Gilbert Tavan, le président de la fédération départemental des structures d’irrigation et de gestion de l’eau, « on regarde l’eau passer ». Selon le responsable, l’irrigation gravitaire notamment (utilisation d’un canal ouvert qui apporte l'eau par gravité à des canaux de plus en plus petits venant irriguer les parcelles cultivées. Méthode la plus ancienne et très développée dans le nord des Hautes-Alpes) permet d’alimenter les nappes souterraines. « L’eau reprend ensuite son cours d’eau deux semaines voire un mois après. Mais avec l’augmentation des débits réservés, l’eau retourne à la mer ».


Vers plus de réserves d’eau ?

L’une des solutions évoquées par Gilbert Tavan est de créer des réserves d’eau, ce qui pourrait à la fois répondre à la loi sur l’eau et aux inquiétudes des agriculteurs. Quant à Joël Giraud, député PRG des Hautes-Alpes et en charge d’une mission sur l’eau, il est également favorable à ces créations, mais selon le Parlementaire, « les mesures sont longues et il faut trouver des solutions intermédiaires ». D’autant plus que cette année 2015 est « emblématique, il y a eu peu de neige et peu de pluies de printemps. La situation actuelle dans le Buëch est celle du mois de juillet ».


Plus de pouvoir dérogatoire aux préfets

Pour Joël Giraud, il faut que les préfets puissent disposer de « mesures dérogatoires qui ne soient pas attaquables et avoir une gestion affinée dans les zones de montagne ». En effet, les réalités des Hautes-Alpes ne sont pas les mêmes que dans d’autres départements.  Selon l’élu, il faut également une meilleure structuration des ASA, Associations Syndicales Autorisées, qui gèrent l’eau, « il y a trop d’ASA sans ingénierie. La fédération des irrigants n’a pas non plus de moyens pour monter les dossiers. Il faut donc des regroupements ».


Les communes bientôt sans fontaine publique

Les communes vont bientôt être redevables d’un nouveau système de tarification de redevance pour les fontaines publiques. « La redevance représentera une part non négligeable face à la dotation de fonctionnement de l’Etat, parfois un tiers », explique sur Alpes 1 Joël Giraud. « Ce qui conduira à un abandon des fontaines publiques ».