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Hautes-Alpes : Les Républicains, « changement de vitrine, mais pas de produit »: jeunes PS

POLITIQUE / Historiens, anciens ministres UMP, avocats et jeunes socialiste des Hautes-Alpes, les critiques et questions autour de l’appropriation du terme Républicain pour représenter un parti politique se succèdent.

Hautes-Alpes -  Le bureau politique de l’UMP a adopté mardi à la quasi-unanimité son nouveau nom, «les Républicains», ainsi que les nouveaux statuts du parti. Un nouveau nom qui doit encore être soumis au vote des militants lors du congrès qui se tiendra le 30 mai.

Pas d’unanimité sur ce nouveau nom

Notamment auprès d’historiens comme Jean-Noël Jeanneney, qui parle « d’une indigne captation d’héritage » ou Louis Manaranche qui se demande si « ils savent encore ce qu’est la République  ». Ancien ministre sous François Fillon à l’éducation, Luc Ferry est lui aussi totalement opposé à cette nouvelle appellation  « trop proche du parti conservateur américain », critique partagée également par l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy Henri Guaino.

Mercredi 7 mai, c’est un collectif d’avocats qui appelait le gouvernement à agir « contre un accaparement » du terme et envisage une action en justice. Sollicité par des personnalités de gauche, notamment les anciens ministres Jean-Louis Bianco et Christian Sautter, l’ancien résistant Rémy Dreyfus et l’ancien diplomate, François Scheer, c’est l’avocat toulousain Me Christophe Léguevaques qui est à l’origine de la saillie.

Après avoir étudié les aspects juridiques, l’avocat inscrit au barreau de Paris a notamment lancé une pétition appelée « Nous sommes les Républicains » et qui a recueilli à ce jour environ 10.279 signatures. Présentant également un plan d’action : « Nous avons aujourd’hui une soixantaine de personnes qui nous ont rejoints pour participer à l’action », précise-t-il d’abord. Trois autres avocats ont également rejoint leur confrère : Mathieu Boissavy, Joseph Breham et Vincent Fillola. Ils prévoient maintenant d’« introduire un certain nombre d’actions juridiques » contre le dépôt de la marque les Républicains à l’Institut national de la propriété industrielle (Inpi) en novembre dernier.

Les Jeunes PS des Hautes-Alpes y vont eux aussi de leurs critiques

Par la voix de l’animateur fédéral des jeunes Socialistes des Hautes-Alpes, Rémi Roux, également conseiller municipal de l’Argentière-La-Bessée, dénonce « une vraie culture à droite que de changer les noms des partis politiques (…) Au-delà de l’opération de com’ politique évidente on peut se poser la question de savoir quel est le message implicite opéré dans le choix de ce nom. « Les Républicains », comme si un parti pouvait s’arroger le monopole de la République. Mais si les membres de la feu UMP sont « les Républicains » qui sont les autres ? Cette dénomination crée une troublante confusion, sans nul doute voulue par Nicolas Sarkozy ». Rémi Roux à travers ce changement de nom y voit également « une structure politique qui cède aussi facilement aux changements de dénomination ne sait tout simplement pas sur quel pied danser », concluant sa critique par une citation de Jaurès : «  les hommes ne peuvent pas changer les choses ils changent les mots ».