Hautes-Alpes - C’est une déclaration qui a mis le feu aux poudres du BTP 05 : celle de Gérard Fromm. Le conseiller général socialiste sortant et maire de Briançon réagissait la semaine dernière sur Alpes 1 sur la lettre ouverte du BTP dans les Hautes-Alpes. Lettre dans laquelle la fédération demandait aux candidats aux élections départementales de se positionner quant à la relance urgente de son activité. Car la profession enregistre depuis trois ans la perte de plus de 600 emplois. Aujourd’hui, la fédération du BTP 05 crie à l’urgence de l’action. L’appel a été entendu par Gérard Fromm, conseiller général socialiste sortant sur Briançon 2. Si le constat est partagé, l’élu fait porter une responsabilité sur la profession.
« Les entreprises locales restent sous-traitantes »
« Si les entreprises locales ne sont pas assez courageuses pour répondre aux appels d’offres, ça n’est pas le problème des politiques », répondait Gérard Fromm. Avant de poursuivre : « On lance des appels d’offre, y répondent des entreprises du département qui sont 30 % plus chères ». L’élu avance un exemple : le chantier de Rhône Azur à Briançon, qui s’élève à 23 millions d’euros. Ce dernier est revenu à un groupe national, qui sous traite aujourd’hui des entreprises locales.
Explication de Stéphane Scarafagio, président de la fédération du BTP 05 : les groupes locaux n’avaient pas les compétences pour y répondre. « L’appel d’offres demandait des compétences qui n’étaient pas acquises par les entreprises locales. Seules les entreprises nationales pouvaient y répondre. L’essentiel aujourd’hui, c’est que les entreprises aient du travail », soutient-il.
« Facilitez nous les compétences des appels d’offre »
Stéphane Scarafagio lance donc un appel aux élus : celui de faciliter la réponse des entreprises locales lors des appels d’offre, « faciliter en dénonçant les offres anormalement basses, en mettant des caractéristiques de compétences techniques qui ne soient pas décalées du sujet. Aujourd’hui, on constate que le niveau de compétences et de qualification est beaucoup trop élevé pour les chantiers effectués ».
Pour Stéphane Scarafagio, les entreprises locales ne sont pas à mettre sur le banc des accusés, quant à des tarifs trop élevés. Le président évoque plutôt des offres anormalement basses de la concurrence. « Si quelqu’un vous propose un smartphone 30 à 40 % sous le prix du fabricant vous allez vous inquiéter. C’est pourtant ce qu’il se passe sur le marché du BTP, et ça ne choque personne », compare-t-il.
A noter que le BTP dans les Hautes-Alpes porte à lui seul 6.000 emplois et 1.200 entreprises.
