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Hautes-Alpes : conflit autour de la politique sociale et le CCAS de Gap

POLITIQUE / SOCIAL / Le Centre Communal d’Action Sociale de la ville se voit amputer de 600.000 euros dans son budget

Hautes-Alpes - Moins 600.000 euros dans le budget du Centre communal d’actions sociales de la ville de Gap. Une coupe prévue dans le budget 2015, votée à la majorité le 4 février 2014. Le CCAS, qui applique la politique sociale voulue par les élus et la loi, comme l’accueil de la petite enfance, la précarité (centres d’hébergement, foyers pour travailleurs migrants, terrains pour gens du voyage, Samu Social…), la vie des quartiers (centres sociaux ou de loisirs) ou le grand âge (maisons de retraite, services à domicile), va donc voir son budget passer de 4,4 à 3,8 millions d’euros. 


« Le CCAS est excédentaire », explique la municipalité


Une baisse expliquée par deux raisons. Tout d’abord, depuis 2011, le CCAS produit un excédent que la ville de Gap déduit de sa subvention. En 2014, il atteignait plus de 610.000 euros. « Ces excédents sont essentiellement dus, pour une part, au fait que nous ne consommons pas tous les crédits alloués en début d’année, mais également au fait que nous menons une gestion budgétaire rigoureuse », explique sur Alpes 1 Roger Didier, le maire de Gap. Autre raison, le CCAS est de moins en moins utilisé par les Gapençais, -5,88%, notamment pour le portage de repas à domicile et l’accueil de jeunes enfants. 


L’opposition dénonce une fréquentation en baisse, faute de tarifs adaptés aux ressources


« Aujourd’hui, le portage de repas, qu’on soit riche ou pauvre, on paie le même tarif. On trouve cela anormal. La ville de Briançon, depuis le 1er janvier, a mis en place une tarification basée sur le coefficient social. On souhaite que très rapidement, ce dispositif soit mis en place », réclame Jean-Claude Eyraud, leader du groupe d’opposition GAUCHE et administrateur du CCAS de Gap. Pour lui, le Centre Communal d’Actions Sociales ne répondrait plus aux besoins des Gapençais, en termes de tarifs notamment. « Oui, il faut faire des économies, mais pas sur le dos des pauvres. Il y a certainement à moduler certaines interventions dans certains secteurs, mais surtout pas réduire nos interventions dans le social ».


Horaires du personnel au sein de la crèche : la municipalité veut finir avec les heures supplémentaires


Des économies sur le dos de la politique sociale, pas le bon choix en cette période de crise pour l’opposition qui conteste la réorganisation de l’accueil des enfants, notamment au sein de la crèche familiale « Le Petit Chemin », l’une des cinq structures financées par le CCAS. « Je ne souhaite pas que nous poursuivions la politique qui était conduite ces dernières années, avec un nombre considérable d’heures supplémentaires, qui peuvent être supprimées, mais également traitées différemment par un accueil en crèche collective », explique le maire Roger Didier, qui veut réunir les parents et professionnels pour discuter de cette réorganisation. Moins de souplesse dans les horaires d’accueil, un problème en tous cas pour les parents actifs dénoncent l’opposition, qui regrette que les heures supplémentaires ne soient autorisées que lors de grands événements, tels que le Monte-Carlo ou le Tour de France, plutôt que la politique sociale.

Le budget primitif du Centre communal d’actions sociales de la ville de Gap sera soumis au vote des élus le 13 mars prochain. La ville de Gap va organiser des Assises de la Solidarités, après les élections départementales.