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Hautes-Alpes : 11908. Un docu-fiction d’un jeune réalisateur gapençais

HISTOIRE / Le film retrace l’histoire de Robert Salomon, un résistant de la seconde Guerre Mondiale, déporté dans le seul camp de concentration situé sur le territoire français

Hautes-Alpes - « 11908. Le prix d’une vie », un docu-fiction d’un jeune réalisateur gapençais. A 26 ans seulement, il a décidé de se pencher sur l’histoire de Robert Salomon, résistant de la Seconde Guerre Mondiale, déporté dans un camp en Alsace. Ce documentaire mêle aux témoignages de ce rescapé des images fictionnelles de reconstitution.

5.000 euros de budget, une dizaine de comédiens, tous bénévoles et 58 minutes pour découvrir l’histoire de Robert Salomon, un résistant rescapé du camp de Struthof. Seul camp de concentration situé sur le territoire français. Pour Jérémy Tarrade, le réalisateur, retracer l’histoire de ce résistant revêtait une importance toute particulière, «  ça faisait des années que je voulais faire un film aussi fort et aussi poignant mais je manquais de budget. J’ai eu la chance de trouver un producteur qui m’a fait confiance : David Pérone. Avec peu de moyens, on a fait un film incroyable. » 

Aujourd’hui Robert Salomon a 90 ans. Originaire de Montbéliard, il était lycéen au moment de la guerre mais aussi résistant. Dénoncé au cours d’un transport d’armes, il a été arrêté le 23 novembre 1943. D’abord interné à la prison de Montbéliard, le jeune homme de 19 ans a finalement été transporté dans le camp de Struthof. « Le camp était un camp de N.N Nuit et Brouillard, c’est-à-dire qu’on ne devait jamais sortir vivant de ce camp et pour se faire les S.S s’employaient à nous faire mourir peu à peu par des moyens qui leur étaient propre.s Nous avons dû purger et purger encore la montagne », explique Robert Salomon.

Après le débarquement de troupes alliées en Normandie, Robert Salomon a été interné dans un camp allemand. Il a enfin retrouvé la liberté le 30 avril 1945. Un pan de sa vie qu’il a aujourd’hui choisi de transmettre « la mémoire est courte. Notre séjour en camp de concentration a été tellement malheureux qu’il n’a pas été cru au départ. Quand nous sommes rentrés de captivité, nous avons très peu parlé. Aujourd’hui, il est bon que la France sache ce que nous avons fait, et vécu », poursuit Robert Salomon ému.

Le docu-fiction sera diffusé en avant-première à Savines-le-Lac ce samedi 14 février à 17h en présence du préfet des Hautes-Alpes. Une projection gratuite