Hautes-Alpes : la ligne ferroviaire des Alpes est-elle menacée ?

TRANSPORT / Alors que des travaux devaient être menés sur la ligne, entre Guillestre et Briançon, l’Etat semble se désengager

Hautes-Alpes - La ligne des Alpes est-elle menacée, et avec elle, le Train de Nuit entre Paris et Briançon ? C’est ce que craignent les élus du Nord des Hautes-Alpes. Alors que se tenait jeudi dernier un comité de ligne, ils ont tiré la sonnette d’alarme et interpellé l’Etat.

« La situation est plus que préoccupante », lance Joël Giraud, le député PRG des Hautes-Alpes. Préoccupant, car il faut des travaux sur la ligne entre Guillestre et Briançon pour pouvoir accueillir le nouveau matériel roulant dédiés au train de nuit. Mais les voies ferrées n’étant pas adaptées, ces nouvelles locomotives ne pourront donc pas emprunter la ligne des Alpes avant 2016.

Plus préoccupant encore, alors que ces travaux entre Guillestre et Briançon devaient être inscrits dans le plan Etat/Région 2015/2020, et sont estimés à 22 millions d’euros, l’Etat fait aujourd’hui la bascule. Alors qu’il aurait dû financer ce chantier à hauteur de 80 %, et la région à hauteur de 20 %, l’Etat se retourne désormais vers le Conseil Régional et lui demande d’assumer les 80 %, quand lui n’en prendra que 20 %. « Le Conseil Régional n’est pas en mesure d’assumer ces travaux », explique Joël Giraud.

Pour Francine Daerden, adjointe à la mairie de Briançon, on va vers un désengagement progressif. Et une disparition programmée. « Si on ne fait pas ces travaux, la ligne va se dégrader. Si le chantier n’est pas inscrit dans le contrat plan Etat/Région, cela veut dire que ce sera reporté à plus de cinq ans et on a plus que de l’inquiétude de voir disparaitre le bout de la ligne ».

Une commission gouvernementale a été mise en place par le secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies. Elle a été confiée à Philippe Duron, et doit rendre un rapport sous six mois. Le rapport doit clarifier l’offre ferroviaire, et assurer un équilibre sur le territoire français. Pour les élus, il faut donc agir vite et faire monter la pression. Francine Daerden appelle donc tous les Haut-Alpins de la Ligne des Alpes à se mobiliser, « que des collectifs se créent sur les communes desservis par le train : Gap, Embrun, L’Argentière la Bessée, afin que les citoyens s’emparent de cette problématique ». Avant de poursuivre sur la menace économique : « c’est toute la vie du territoire qui est en jeu, dans le quotidien, et la vie des professionnels ».

Une pétition a été signée, elle a été envoyée à Philippe Duron. A noter également que Joël Giraud se bat également pour que les études de l’étoile ferroviaire soit menée, des travaux à hauteur de 80 millions d’euros seraient nécessaires pour éviter la dégradation de la ligne.