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Hautes-Alpes : La Schappe de Briançon, un bâtiment passé de ruines à cendres

URBANISME / Depuis 80 ans, les projets de restructuration de La Schappe échouent, pour des raisons parfois économiques, parfois politiques.

Hautes-Alpes - Quel avenir pour La Schappe à Briançon ? La question se pose, pas seulement depuis l’important incendie qui s’y est déclaré dans la nuit de samedi à dimanche, mais depuis près de 80 ans. Cette ancienne usine de traitement de la soie, d'une superficie de 3.300m², a été fermée en 1933. Ce week-end, elle s'est en grande partie effondrée. 

Les badauds sont nombreux à Briançon, à lever désormais la tête vers un immense bâtiment en cendre, où encore de la fumée s’y échappe. La Schappe a accueilli plus de 1.200 ouvriers, spécialisés dans le traitement de la soie, entre 1863 et 1933. « Depuis sa fermeture dans les années 30, elle a constitué un véritable patrimoine urbain et historique dans la ville », commente la maire-adjointe à l’urbanisme à Briançon, Aurélie Poyau. 

Depuis 80 ans, les projets de restructuration de La Schappe échouent, pour des raisons parfois économiques, parfois politiques. « Il y a eu pas mal de projets, menés par les mairies qui nous ont précédés. Visiblement, Bouygues avait été intéressé, mais à l’époque le maire n’en avait pas voulu. Finalement, La Schappe a été vendue en 2007 à une filiale holding immobilière qui s’appelait Space, détenue par des investisseurs britanniques ». Leur projet était de transformer le lieu en marché couvert et espace muséographique. Mais le groupe Space a fait faillite en 2010 et en 2012, Sylvie Caulet rachète le bâtiment aux enchères pour 350.000 euros. Elle souhaite en faire des lofts et un musée. « La commune lui a déroulé le tapis rouge. C’est important, on a envie que ce projet avance. C’était un très beau projet, très ambitieux, peut-être trop ambitieux », regrette sur Alpes 1 Aurélie Poyau. « Elle souhaitait commercialiser des lofts, avec un prix à hauteur de 6.000 euros le mètre carré ». Finalement, rien ne se fera. Désormais, les experts devront déterminer s’il faut, ou non, raser ce bâtiment, fortement endommagé par l’incendie de ce week-end.

Les techniciens spécialisés de la Police Scientifique de Marseille se sont rendus sur place, lundi. Ils ont trouvé le foyer de l’incendie, mais pour l’instant, on ne sait pas si l’origine est criminelle ou accidentelle. L’enquête se poursuit.