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Hautes-Alpes : investissements, déficits et économies… le casse-tête des hôpitaux

SANTE / « Il est évidemment question de rembourser les emprunts. Nous devons mettre en place un Contrat de retour à l’équilibre financier »

Hautes-Alpes - Le Centre Hospitalier Intercommunal des Alpes du Sud cherche à faire concilier investissements et réduction du déficit. 112 millions d’euros de travaux ont été engagés, pour restructurer et agrandir l’hôpital de Gap. Un chantier autofinancé sur emprunts à hauteur de 42 millions d’euros, plus 70 millions de subventions de l’Etat. Le CHICAS qui affichait en 2013 un déficit s’élevant à 3,2 millions d’euros. « Il est évidemment question de rembourser les emprunts. Nous devons mettre en place un Contrat de retour à l’équilibre financier », a assumé Richard Dalmasso, le directeur de l’hôpital, sur Alpes 1.

Concernant le chantier, qui doit prendre fin en 2016, il reste « à la mi-novembre, le déménagement du pôle de gérontologie, qui descend du site de l’Adret au site Muret, puis nous avons le déménagement du site de dialyse et nous allons accueillir la Maison médicale du Gapençais ». En 2016, le dernier bâtiment sera livré. Il accueillera les Urgences, les soins palliatifs et le service d’oncologie.

Alors, pour faire des économies, il n’est pas question de supprimer des services, mais de « mettre les personnes là où elles sont le plus utiles ». Une des illustrations de cette réorganisation se passe actuellement au laboratoire de l’hôpital de Sisteron. Il est désormais fermé la nuit. « On est une petite équipe. On n’est pas remplacé. On s’auto-remplace pendant les vacances. Du coup, on a demandé à l’équipe de nuit de venir travailler de jour. C’est comme ça que le laboratoire est fermé de nuit, depuis le 13 août », dénonce Monique Lambert, technicienne au labo depuis 32 ans.

L’une des problématiques, que soulève la direction du CHICAS, c’est le remplacement des personnes en arrêt, car il faut obligatoirement un mois de formation aux nouveaux arrivants, avant qu’ils puissent exercés. La direction du CHICAS a donc décidé d’automatiser le service entre 22h et 7h du matin, pour garder tout le personnel à disposition en journée. « Il n’y a que sept analyses de biologie, qui sont demandées par le service des urgences la nuit. Alors, ce sont des analyses indispensables, mais nous avons les moyens actuellement de les faire autrement. Il y a un système, qui s’appelle la biologie délocalisée, qui consiste à mettre des automates aux urgences ». Pour les analyses qui ne pourront être faites par ces machines, elles seront alors transférées sur Gap.

Avec 15.000 passages aux urgences par an, Monique Lambert reste très sceptique : « On a un travail qui est énorme, qui augmente chaque année. La solution : la nuit vous coûtez trop cher, donc vous passerez de jour. Nous, on a beaucoup de craintes quant à l’avenir ». Mais la décision est prise, les huit techniciens du laboratoire de Sisteron seront formés à ces nouveaux automates. Ils seront chaque nuit, deux à être de garde, dès le début de l’année 2015.

Toujours concernant les laboratoires. Notez que l’Agence Régionale de Santé PACA travaille à la fusion des laboratoires de Gap, Embrun et Briançon. L’idée est de mettre en place une direction commune, permettant la délivrance d’un agrément unique, sans pour autant toucher aux personnels et aux locaux. Pour l’instant, seul le laboratoire d’Embrun, géré par un privé, n’est pas en accord avec ce projet. 

Autre information concernant le Centre Hospitalier Intercommunal des Alpes du Sud de Gap. Comme tous les sept ans, l’appareil d’IRM est remplacé. « Ce changement nécessite une interruption du service, durant près d’un mois. On va essayer de diminuer ce délais », a assuré sur Alpes 1 le patron du CHICAS, Richard Dalmasso. Jusqu’au 1er octobre, les examens s’effectuent à Manosque, ou dans les Bouches-du-Rhône. Sachez qu’un deuxième IRM pourrait arriver en 2016 au CHICAS de Gap, permettant de réduire les délais d’attente, qui sont de deux mois environ. « On a en projet une deuxième autorisation, qui est inscrite dans le Schéma régional d’organisation sanitaire, avec les radiologues libéraux de Gap et de Briançon. »