Hautes-Alpes – C’est une première en France. Une battue d’effarouchement du loup est organisée ce jeudi au sein d’un Parc National. La préfecture des Hautes-Alpes et le Parc des Ecrins organisent à partir de 5 heures du matin une battue destinée à faire peur au loup afin qu’il quitte le territoire. Entre jeudi et lundi dernier, trois attaques de loup ont été avérées dans le Valgaudemar. Bilan : 60 bêtes mortes et 150 brebis portées disparues à l’intérieur du Parc. Ce mercredi encore, une attaque présumée de loup s’est produite cette fois dans l’Embrunais.
D’après la FDSEA 05, le loup n’avait plus attaqué sur le secteur du Parc National des Ecrins depuis 2004, d’où l’importance de cette battue. Un problème se pose toutefois, elle doit s’effectuer sans arme car il est interdit de chasser ou de rentrer dans le périmètre des Parcs Nationaux fusil à la main. « Le problème c’est qu’avec une battue sans arme, le loup n’aura peut-être pas peur de nous. On ne veut pas le tuer, juste le faire partir, mais ils ont peur qu’on le tire. On fera du bruit en espérant que cela suffira pour le faire fuir. Avec la présence d’un loup dans le Parc, les éleveurs n’ont aucun moyen de défense », a confié à la radio Alpes 1, Sandrine Hauser, secrétaire générale de la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles dans les Hautes-Alpes.
Entre 30 et 80 personnes, gardes et agriculteurs volontaires, doivent participer à cette battue. Une opération qui intervient cinq jours seulement après le passage de la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, dans les Hautes-Alpes. « Elle nous a fait de belles propositions, mais la loi est tellement longue à se mettre en place… en attendant, les loups sont là. Elle nous a promis l’autorisation de faire de l’effarouchement avec fusil dans le Parc et que les chasseurs auront le droit de tirer lors des battues, on attend toujours. Les paroles c’est bien, aujourd’hui on veut des actes », a également déploré Sandrine Hauser.
Selon la FDSEA 05, « depuis janvier 2014, 142 ovins ont été tués pour autant de bêtes disparues à cause de loup ». « Du jamais vu et inadmissible » juge le syndicat. Le préfet des Hautes-Alpes, Pierre Besnard, a donné son feu vert pour le tir de prélèvement d'un canidé en dehors de la zone du cœur du Parc des Ecrins.
